Hitch durant sa période d’apprentissage, on va dire. On ne devient pas maître du suspense comme ça par hasard, il faut mettre et remettre sans cesse son ouvrage sur le métier pour ça. Là, ce n’est pas encore bon. Pourtant beaucoup d’éléments sont déjà là. Une histoire d’amour contrariée, un couple mis dans une situation problématique, une tension qui s’installe, une inventivité dans la mise en scène, mais je pense que c’est là que ça foire un peu. Une fois le couple arrivé à Manderlay, Hitch peine à nous intéresser au sort de son héroïne principale. On a même l’impression qu’il s’ennuie. Il y a beaucoup de plans inutiles, ce qui est assez rare chez lui. Le mari n’a rien à cacher, la gouvernante que l’on croyait perfide est seulement jalouse, dessous il n’y a rien non plus. Je ne parle même pas de la dernière partie, où l’enquête se résume à un gars qui pose des questions assis dans un bureau. Tout se résoudra par un coup de théâtre bienvenue. Je ne lui en veux pas Hitch, son truc ressemble à une commande entièrement pilotée par les studios, avec un minimum de liberté pour le cinéaste. Divertissement dans le style de l’époque, fait pour l’époque, inoffensif à l’époque, et ça l’est encore plus aujourd’hui. La critique sait être indulgente, car le film est très bien noté malgré les longueurs du film, assez moyen et sans réel enjeux. C’est l’effet de la légendaire réputation de sir Alfred, maître du suspense. Moi aussi je l’aime bien. Mais quand c’est pas bon, faut dire que c’est pas bon.