Sexagénaire immigré en Norvège depuis des décennies, un conducteur de chasse-neige d’un bled de campagne paumé, récemment élu citoyen de l’année, n’a plus aucune raison de vivre quand il découvre le cadavre de son fils unique massacré pour une sombre histoire de drogue. Mis à part la vengeance.
Le film démarre dans le style du bon papa métamorphosé en vengeur dépressif, dur, aveugle, sauvage, insolemment chanceux et efficace pour un amateur. Chaque victime balançant un complice plus important, plus riche et protégé, le jeu se veut bientôt trop complexe et dangereux. Mais la cascade de malentendus et de destins croisés est lâchée, et la vendetta personnelle bascule en guerre de gangs ethniques, séries de sanglantes vengeances de progénitures respectives, carnages et hécatombes toujours plus excessives.
Excellent et original western Norvégien où valsent cadavres et tueurs, froids et durs comme la toundra, une violence muette qui ne plaisante pas, mais aussi un étrange décalage avec la tendresse, la rigueur et la propreté afférant à la traditionnelle civilité d’un pays du Nord. L’excès brut et pourtant raffiné jusqu’au comique nous scratche sur le fauteuil en nous faisant rire jaune de s’être pris cette mémorable claque.