Chris et Leon qui se partagent l'affiche, avec en plus Rebecca.
On part ici sur du fanservice, mais contrairement à d'autres, j'ai trouvé qu'il n'était pas si mal dosé que ça.


En premier lieu, Leon. Vendetta se déroule, au niveau de la timeline, post-Resident Evil 6. Leon commence à en avoir gros sur la patate, et sa descente de whisky s'améliore. Même si son évolution aurait pu être mieux traitée, elle est loin d'être catastrophique. On le voit déjà se trimbaler avec sa flasque dans Damnation, et si on compare les Leon des trois films (Degeneration, Damnation, et Vendetta, donc), la logique se tient, vu le chemin qu'il a parcouru entre Resident Evil 2, 4 et 6 (les jeux).


Attention par contre, le fanservice, c'est délicat. Le film se foire lamentablement parfois (cette moto qui n'en finissait pas de revenir...) et nous offre parfois des gros pétages de câble. Mais il part plein de bonnes idées et de bonnes intentions, et ça marche. Le manoir dans l'introduction, qui donne lieu à une bonne scène d'horreur, hyper crédible et pleine de tension. Je trouve l'idée excellente, une référence ultra assumée à Resident Evil, le premier jeu, d'où viennent Chris et Rebecca.


Les scènes de combat sont excellentes, nerveuses et fluides, les chorégraphies sont complexes et spectaculaires, et on n'oublie pas de donner dans le running gag de Leon qui se mange un méchant marron et se fait éjecter contre un mur. Ma petite préférée reste le "mode coop" de Chris et Leon, du fanservice très bien trouvé et exploité pour le coup, même si la "bike scene" de Leon vaut également le détour, dans le genre blockbuster décomplexé.


Parce que oui, Vendetta le film se moque de lui-même. Le petit regard entre Chris et Leon quand ils se rendent compte qu'ils vont devoir remettre ça contre un paquet de zombies, les remarques de Rebecca, le film est très conscient de ce qu'il fait. Certes c'est un parti pris que de savoir qu'on donne dans le film d'action qui vend du spectacle et tire vers le nanar plus d'une fois, et on s'éloigne des contextes plus sombres de Degeneration et Damnation. Il faut accrocher, mais si c'est le cas, c'est le kiff assuré. Toute la saga prend un virage avec la sortie du septième jeu, qui change le mode de jeu et passe en vue à la troisième personne (coucou Outlast, pour ne citer que toi). Et je trouve que finalement ça ne tombe pas si mal un changement de registre. On sent la patte des films de Paul W.S. Anderson : on part dans un gros délire qu'on assume, même si parfois ça donne dans le pas terrible.


Côté bestiraire, il faut que je parle des Cerberus. Ils font presque un caméo et servent surtout de prétexte pour que Leon fasse mumuse avec sa Ducati, mais ça fait plaisir, très plaisir, de les voir à l'écran, surtout après les Lickers et le combat entre monstres de Damnation.


A la réalisation, Makoto Fukami laisse sa place à Takanori Tsujimoto et se charge ici du scénario. Bien sûr, point faible : le problème avec Vendetta, c'est qu'il réussit à éviter plein de clichés très relou mais qu'il se jette tête la première dans plein d'autres : la voix off de Leon en début et fin de film, sérieux... Ca marchait avec le Spider-Man de Sam Raimi, mais parce que Peter Parker avait réellement un truc à dire. Ici, c'est... plat. Comme la trame principale, qui pourtant a plein de bons côtés.


L'antagoniste, par exemple. Oui, c'est un cosplay de Wesker (j'ai d'ailleurs bien cru que c'était lui, à la base), mais son background est excellent. La relation entre ses deux acolytes, également : elle réussit à être touchante en une seule scène pourtant très sobre, c'est du très beau travail ici. Et l'équipe de Chris. Parlons-en. Vendetta est un film qui se rappelle que ses personnages secondaires sont aussi des personnages, et pas juste des pions pour faire avancer l'intrigue, et ça se ressent d'autant plus avec eux. Il y a une vraie camaraderie entre eux, le film fait sentir qu'ils ont baroudé ensemble, qu'ils se connaissent et se font confiance, au lieu de nous le hurler à la figure sans aucune subtilité. Rebecca est aussi très bien traitée, l'attachement est immédiat, et son personnage est composé avec soin. Elle fait vivante, et non pas potiche ou tapisserie.


Alors au final, il est où le problème ? Le côté "nanar" (le terme est à manier avec précaution) n'en est pas un pour moi. Il est rarissime qu'un film soit parfait, et ce n'est pas l'intention de Vendetta. Le problème est réellement le scénario, ce qui est assez paradoxal : le film jongle avec l'héritage de Degeneration et Damnation, les clins d'oeil à la saga de Paul W.S. Anderson, aux jeux d'origine, tout cela avec brio, mais il se perd dans lui-même. La trame principale, "ce qu'il faut sauver", est assez expédiée et mal expliquée. Et déjà vue, surtout. C'est ce qui déçoit, par rapport aux deux films précédents, qui réussissaient à surprendre par leur contexte (l'aéroport infesté de zombies, la guerre civile en ex-URSS - ce qui était couillu).


Mais le film équilibre ses points faibles avec ses points forts, pour offrir ce qu'il était prévu qu'il soit : un divertissement très acceptable avec de très bons combats et du fanservice assez évident. J'ai eu un moment de kiff avec Vendetta. Bien sûr que le film a ses défauts. Dégeneration et Damnation n'en étaient pas exempts, loin de là. Je le trouve dans la continuité des deux précédents, avec en plus, une étincelle de nawak, non seulement assumée mais appréciée. Là où d'autres voient une trahison aux jeux, je vois une adaptation du survival horror de la saga et surtout une tentative de proposer du nouveau sans jeter l'ancien, une invitation à se détendre dans ce monde infesté qui est celui de Resident Evil.

Tuberculose
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le 8 juil. 2017

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