À pleins poumons

Deuxième film de Mélanie Laurent en tant que réalisatrice et première vraie réussite. Respire a été librement adapté du roman éponyme de Anne-Sophie Brasme sortit en 2001 alors qu'elle avait à peine 17 ans. L'histoire est prise cette fois-ci à l'envers où la fin du long-métrage se trouve être le début du roman.

Charlie est une lycéenne brillante mais côté familial, qui voit ses parents sur le point de se séparer. L'arrivée en cours d'année de Sarah va bouleverser son petit monde. Cette dernière est une fille aux traits angéliques mais à la personnalité cruelle. Ange et démon. Charlie est son opposé. Sensible, douce, calme. Croyant trouver en elle une amie, elle va au fur et à mesure du film déchanter jusqu'au point de se haïr. D'ailleurs le cours de philo au début n'est pas anodin; traitant de la passion versus la raison. Mais c'est bien au-delà de cette amitié dont il est question. De forts liens se tissent entre les deux filles mais seule Charlie semble être en mesure d'avoir des sentiments, du moins c'est ce que l'on ressent. Certaines scènes se jouent en filigrane, laissant des traînées d'informations à ce sujet.

Pendant les 1h30 que dure le film, nous avons affaire à un resserrement des champs. Du plan large on finit inexorablement sur des plans rapprochés qui donnent encore plus la sensation de proximité voire d’étouffement dans ce drame..jusqu'au dénouement.

'Respire' est une parabole de l'existence, des sentiments, des malheurs, des tristesses, des joies qui jonchent notre quotidien. Le quotidien d'une adolescente qui se cherche, qui tente de se raccrocher à du sens, à de la vie. A sa vie.

Mais 'Respire' est aussi le contrepoint de tout ceci. Il relate une asphyxie (signée de l'asthme de Charlie), une destruction, un malheur.

Ce long-métrage est un voyage visuel et sensoriel. Un témoignage simple et fort de ce que l'humain peut avoir à révéler.