On en reste bouche-bée...
Respire, un film qui m'a pris à revers ! Deux personnages torturés par la vie, par eux mêmes, par leur relation presque intime parfois ambiguë. Un drame qui reprends un vécut, une histoire qui a dû se répéter dans la réalité. Respire nous offre un goût amer de la descente crescendo aux enfers de deux adolescentes, auparavant amis, puis ennemies.
La souffrance les colles au corps, chacune pour une raison différente et c'est ce sentiment presque perceptible de douleur qui les tient presque liés. Charlie une jeune fille introvertie, qui se laisse influencer par la belle Sarah et est en parfaite contemplation devant elle. Elle cherche à lui ressembler, elles deviennent proche puis la nature de Sarah intervient brusquement, abruptement et sans prévenir. Elle part et revient, et puis tout apparaît comme un jeu sordide entre ces deux filles.
Petit à petit, morceau par morceau, Sarah va tout faire pour que Charlie souffre. Elle sait que Charlie tient à elle et apprécie lui faire du mal en calculant et dévoilant son jeu mental pour la faire tomber. Charlie ne réagit pas lorsqu'elle est prise dans la toile elle se mêle involontairement (ou non) au jeu que lui tends Sarah. Et c'est toujours dans cette étrange danse que l'on voit que malgré les coups bas de Sarah elles ne peuvent se détacher l'une de l'autre, sans s'aimer ou se blesser.
L'esprit tortueux de Sarah sombre à moitié dans une sorte de folie manipulatrice, qui lui procure un plaisir malsain. A côté de cela, sa vie est en réalité loin des mensonges qu'elle a l'habitude de formuler pour se montrer "parfaite". Sa superficialité narcissique et perfide cache un père inexistant et une mère alcoolique parfois violente. L'enfant à dû grandir seul, et ce manque d'amour explique les réactions démesurées de Sarah qui opère par choix et ne sais pas entretenir une relation simple. C'est cet état de fait qui nous donne le sentiment que Sarah est toujours prête à tomber au bord du gouffre et qu'elle reprocherait presque à Charlie de ne pas la suivre dans le précipice. Charlie, elle, peut être voit elle qu'elle lui procure du plaisir, et à cause de son amour inconditionné va fermer les yeux et la laisser user de violence. A cela une problématique intéressante s'ajoute : laquelle des deux souhaite réellement que l'autre se comporte ainsi avec elle. Sarah la provoque, tente de la faire réagir, de la blesser pour qu'elle réplique. Lorsque Charlie la gifle, elle en rit, elle n'attendait que ça.
Puis on s'aperçoit au final que la chute est encore plus brutale que le contenu : Charlie implose et que toute la rage qu'elle a révoquer trop longtemps va lui faire commettre une monstruosité pire que toute celle de son ex-amie.