RESPIRE

Mélanie Laurent confirme son talent de réalisatrice avec son deuxième film. Le film révèle néanmoins deux actrices prometteuses. Son film est bien écrit, bien dirigé, bien joué, il ne se la pète pas, et ce qu’il ose parfois fonctionne bien. Un bon travail d’artisanat. Deux amies se trouvent en cours d’année de Terminale. De leur amitié fusionnelle à la cruelle désillusion, Mélanie Laurent saisit avec force l’adolescence et ses fracas. Respire est une petite surprise. Miss Laurent plaque un sujet dérangeant sur sa mise en scène pleine d’affects. Sachons tout de même lui reconnaître le talent de diriger des actrices de caractère. Le deuxième film de Laurent confond parfois tempérament et maniérisme. Entre amitié, amour ou franche détestation, ce film brillamment interprété par des jeunes actrices ne laisse pas indifférent. Après « Les Adoptés », Mélanie Laurent raconte une amitié toxique, en dressant le portrait suffocant d’une perverse narcissique. Un second long métrage cruel et lumineux sur l’adolescence, supérieur à son précédent « Les adoptés », abordant les relations toxiques et soutenu par deux actrices formidables. Un film cruel et beau à couper le souffle. Cruellement, toujours à bonne distance, la caméra enregistre les respirations de l’adolescence avec une rare justesse, jusqu’à l’irrespirable dénouement.