Un majestueux face à face

Respire se divise en deux corps distincts qui s'entremêlent à mesure que le film progresse.
Il y a la première face où l'on devine les mensonges et exagérations de Sarah, l'attrait de Charlie pour sa nouvelle amie, les tiraillements des deux filles par leur quotidien dans leur famille respective. Et la seconde où la réalisatrice joue de nos premières appréhensions sur l'histoire et de cet effet de non surprise pour justement nous surprendre ou plutôt nous suspendre.
C'est d'ailleurs ainsi que fonctionne le film; il oscille entre différents cataclysmes qui apparaissent toujours avec justesse, nous incitant à percer le mystère lugubre de cette relation. Ainsi le titre prend tout son sens; le film nous met en haleine et nous coupe le souffle (jusqu'au générique du moins.)

Les personnages,quant à eux, sont opposés par leur caractère et comportement mais-en somme- se rejoignent sur leur sombre passé et le tiraillement pesant d'une figure parentale qu'ils subissent tous les deux. Des personnages auxquels on se heurte à mesure qu'ils se déchirent eux-mêmes.

Les images et les sons soulignent eux aussi deux visions différentes de ce film; l'une brillante avec des prises de vue en pleine nature, au soleil, avec des sourires, des couleurs chaudes et une lumière vive et un côté beaucoup plus livide et froid avec des envolés d'oiseaux sombres, des visages pâles contre des vitres glacées et des rythmes sonores qui percutent le spectateur.

Respire c'est la fumée des cigarettes et les vies qui partent en fumée.