Retour vers le rêve

Peu de films ont aussi bien mérité leurs titres que celui-ci puisque avec Retour vers le futur nous avons vraiment tous les éléments : la notion de retour, de revenir, mais aussi le futur, élément central qui prend une nouvelle dimension dans ce volet. Pour autant, comme le souligner le titre originel, Paradoxe, le centre du film n'est pas tant une époque précise (ici 2015) que les paradoxes temporels qui peuvent naître.

Ce film est plus ou moins considéré comme le meilleur de la saga. Il joue en effet de la superpositions des personnages. C'est avec ce film qu'on a le droit aux scènes les plus connues : l'overboard, la scène du tunnel, la conversation entre les deux Doc, Marty qui s'énerve plusieurs fois, l'hologramme des Dents de la Mer 19.
Il faut dire qu'effectivement, en jouant avec les différentes périodes, le film a la chance d'offrir une vision futuriste intéressante, suffisamment clichée pour être amusante et en même temps pas si éloignée que ça de certains évènements (on en a pas 19, mais les sagas à ralonge ça existe, et je ne parle pas des lunettes intelligentes, des visions conférences, des systèmes de sécurités à empreinte digitales).
Sur ce plan le film est véritablement réussi. Mais il se décide de ne pas tomber dans la surenchère de rétro vis-à-vis de 1955. Dommage car un petit coup aurait été agréable (sortie du contexte, cette phrase est limite, j'en ai conscience).
L'idée des différentes lignes temporelles, des retournements de situations et la manière dont cette complexité s'amène tranquillement tient du pur génie. Le scénario du film et sa narration sont des réussites rares qui doivent être soulignée. Le succès du film tient à l'évidence du scénario qui est pourtant loin d'avoir été écrit en 5 secondes sur le coin d'une table.

On peut reprocher quand même plusieurs défauts au film. Premièrement la baisse de l'intrigue humoristique, le film est beaucoup plus noir. Notamment à cause du 1985 alternatif qui semble justement bien too much pour le spectateur. On peut reprocher cela au film : il en fait trop. Trop dans l'ambiance sombre qui amène donc à perdre vraiment le côté amusant, si important pourtant dans le récit.
On regrettera aussi la baisse de la qualité de la bande-son, qui était pourtant haut de gamme pour le premier volet. Ici, on est dans la norme.
On regrettera aussi le remplacement de Claudia Wells par Elisabeth Shue. Sans être mauvaise, cette-dernière n'a pas le même charme naturelle que la première. Le départ de Crispin Glover dans le rôle de George McFly amène également le personnage a être, malheureusement, moins présent, au grand regret des fans.

Malgré cela, le film parvient à réussir l'exploit d'unifier différentes époques et de créer des scènes d'une rare qualité avec deux fois le même acteurs. Je crois que ces scènes ont véritablement marqués tous ceux qui les ont vu.
Retour vers le Futur 2 est une pure réussite, le genre de réussite qui amène à se demander si la suite n'avait pas été prévue dès le début tant la qualité est présente. On ne peut que se satisfaire de voir et revoir une trilogie pareille.