LE grand classique du western que je n'avais pas revu depuis fort longtemps : sa ressortie au cinéma était donc une belle occasion, encore aurait-il fallu une copie digne de ce nom que celle offerte sur grand écran... Ces quelques remarques passées, j'avoue ne pas réussir à partager l'enthousiasme entourant souvent « Rio Bravo », ce qui était d'ailleurs déjà le cas la première fois. S'il est difficile, voire impossible de critiquer le travail d'Howard Hawks, j'avoue être nettement moins convaincu par le rythme et une histoire ne m'ayant pas toujours captivé, les 140 minutes se faisant parfois légèrement ressentir.
Même si l'on a bien compris que l'essentiel n'est pas forcément ce siège que les héros vont tenir coûte que coûte, les nombreux dialogues, les situations se ressemblant à plusieurs reprises m'ont légèrement laissé sur le côté. Pour autant, c'est aussi (et surtout) les personnages qui intéressent le maître hollywoodien : de ce point de vue, il y a souvent de quoi se réjouir, aussi bien par le talent de ses interprètes (John Wayne et Dean Martin en tête) que leurs protagonistes, apparaissant au départ bien peu originaux pour rapidement offrir une profondeur, une sensibilité (virile) faisant son effet.
Surtout, si j'ai eu beaucoup de mal à supporter les élucubrations d'un Walter Brennan en roue libre totale, on retrouve le brio d'Hawks pour imaginer des rôles féminins particulièrement séduisants, auxquels Angie Dickinson s'intègre avec une présence et une sensualité digne des plus grandes. Et même si je les trouve, donc, un peu omniprésents, de nombreux dialogues n'en sont pas moins réjouissants (quelle habileté dans ceux entre Wayne et Dickinson), l'humour presque omniprésent et pas mal de scènes marquantes nous permettant de sortir avec le sourire aux lèvres. Pas le summum cinématographique espéré, donc, mais un classique vieillissant plutôt bien, surtout par la qualité de ses héros (et comédiens) mémorables.