Rocky c'est le film qui a révélé Sylvester Stallone. Mais ce qu'on ne sait pas forcément c'est que l'acteur lui même à écrit le scénario et qu'il a refusé de nombreuses fois de le vendre voulant s'assurer d'avoir le rôle principal. Les studios pour leur part voulait un acteur plus connu comme Robert Redford pour le rôle. Bizarre aujourd'hui d'envisager Redford dans le rôle de Rocky tant il est devenu indissociable de Stallone.
Plus qu'un film sur la boxe, c'est un film sur les secondes chances. Le rêve américain peut sourire à tous même au pauvre type le plus paumé de Philadelphie. Malgré sa situation précaire, Rocky cherche l'amour, cherche une raison de vivre, une façon de se prouver qu'il vaut quelque chose. C'est alors que le champion du monde Apollo Creed lui propose un match pour le titre après que tous ses challengers aient refusés de le défier. C'est l'occasion pour Rocky d'être pris au sérieux et il va la saisir. Malgré le respect qu'il a pour le champion, il s'entraine plus dur que jamais afin de lui fournir une compétition digne de ce nom.
En dehors de son intrigue, Rocky brille par son paysage urbain capturé par James Crabe à la photographie. Paradoxalement, il bénéficie également d'une bande son mythique avec les titres Gonna Fly Now ; Going the Distance et The Final Bell alors que le film utilise la musique avec une grande précaution. Lorsque les deux se mêlent, que Rocky lève les poings en dominant la ville en arrière plan, c'est un grand moment de cinéma qui se forge. La scène dans le stade vide à la veille du match est également très réussi et témoigne d'un prespect de la part du réalisateur John Avildsen envers cet univers délimité par des cordes et une horloge réglée sur 3 minutes.
Pour ce qui est des défauts, j'ai trouvé le film assez retrograde sur sa vision des femmes avec le personnage d'Adrian. Bien que leur couple finisse finalement par être équilibré, la façon dont il se comporte au début avec elle est juste flippante. Les embrouilles de bas étage avec Paulie auraient gagnés à être raccourcies.
J'invite ceux d'être vous qui revisiteront ce classique à être attentifs à l'accoutrement de Rocky au cours du film. Car si seul le manteau noir et le chapeau a été retenu à posteriori, son accoutrement est rarement laissé au hasard. Par exemple, alors qu'on ne l'a vu qu'en manteau noir inquiétant depuis le début du film, la première fois qu'il sort avec Adrian, il enlève son manteau pour révéler un pull gris, puis enlève le pull pour révéler un Tshirt blanc. Rocky qui se révèle à elle est exprimé également par ses habits (c'est d'autant plus dommage qu'il se comporte comme un gros misogyne sinon elle est très bien cette scène). Ou encore, l'erreur de la couleur de son short sur le poster géant lors du combat souligne sa position d'underdog
Une plongée plaisante bien qu'avec quelques défauts dans la genèse d'une saga de légende. Ca me donne envie d'aller revoir Creed tout ça...