A mes yeux, peu d'autres mouvances cinématographiques peuvent s'assoir à la table du Nouvel Hollywood (peu ne signifiant pas aucune). Ce moment où les réalisateurs américains ont décidé de prendre leur indépendance (relative) des studios pour dire : laisse-moi raconter mon histoire à ma sauce.
Rocky est vraiment un exemple de cette époque. Stallone a lutté jusqu'au bout pour imposer son propre scénario, lui-même en tant qu'acteur, etc.
Pour donner quoi ? A priori un film de boxe, la progression sociale d'un petit loser des faubourgs de Philadephie. Mais en réalité, ce n'est pas que ça. Stallone nous montre une réalité sociale, casse le mythe du méchant voyou en les montrant en train de zoner sans plus. Il dépeint un Rocky simple dans tous les sens du terme, lui et ses congénères, à la recherche de mieux, mais sans avoir les clés.
La différence entre Rocky et ses potes, c'est ce miracle où son futur adversaire, la star de la boxe, va le choisir comme adversaire presque en feuilletant les pages du bottin. Rocky va se contenter de saisir cette chance.
Ce film est au meilleur quand il montre la casse sociale, les rues dégueulasses. Il n'est pas mal quand il montre les entraînements de Rocky au son de la musique de Bill Conti, dont le thème est décliné sur plein de tonalités différentes, il est classique pour le combat.
Aurions-nous pu avoir un adversaire un peu moins caricatural ? Oui. Pour le reste, on est sur de la belle ouvrage.
Mais qu'est donc devenu Stallone au fil des années ? Combien de bouses infâmes ont suivi ce film ?