La liste des films que l'on met en standby en attendant de les voir est parfois effrayante que l'on se dit : "Mais pourquoi n'a t-on qu'une vie, bon sang ?". Finalement, mieux vaut tard que jamais, et vingt ans après sa sortie, je me suis enfin décidé à le voir.


Je n'ai guère été déçu. Je dirais même plus : j'ai été comblé.


L'histoire éternelle des amants de Vérone est devenue véritablement un mythe qui apparaît toujours comme une montagne infranchissable. Baz Luhrmann, lui, prend le sujet à bras le corps et trente-cinq ans après l'émouvant "West Side Story" de Robert Wise (1961), il nous le transpose en pleine guerre des gangs sur fond de crack, de sexe, d'armes à feu et de gros bolides. Les frimeurs, les flambeurs, les coutumiers du ridicule, les gentils, les méchants, les incorruptibles, tous sont représentés dans cette espèce de monde à part situé dans la banlieue de Los Angeles.


Et dans tout cela, deux jeunes êtres fragiles, mais attirés l'un et l'autre avec une puissance inouïe : le couple Leonardo DiCaprio-Claire Danes fonctionne à merveille. Un an avant le romantique mais quelque peu surfait "Titanic" (1997), DiCaprio est éblouissant en jeune premier qui s'émancipe pour devenir véritablement un jeune homme éprouvé par la vie. Quant à Claire Danes, âgée de dix-sept ans au moment du film, est tout simplement émouvante en jeune fille fragile, immaculée...


Certaines séquences me font littéralement fondre, même si l'adolescence est loin derrière moi : la première rencontre de Roméo et Juliette, séparés par un aquarium, dont le bleu pur offre un vrai havre de calme et de paix, tranchant avec les tons tape-à-l'oeil de la scène du bal. Ou encore celle de Roméo qui attend, seul et desespéré, la moindre missive de sa bien-aimée. On souffre volontiers avec lui...


De manière générale, le tout est filmé avec virtuosité et la fusion entre sublime et ridicule est parfaite : notamment en la personne de Harold Perrineau Jr., Mercutio survolté et décapant. Cependant, je regrette un peu le décalage trop évident entre les dialogues de facture shakespearienne et l'ambiance multicolore du film. Cela se reflète de manière assez évidente dans le doublage en français. J'imagine que la VO sonne mieux. Enfin, ce n'est qu'une question de goût...


Mais je donne un coup de coeur au film. Quand même. On n'oublie pas ce genre de chefs-d'oeuvre de sitôt.

KenUbukata
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le 15 mars 2016

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Ciné Vore

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