Room 237
6.1
Room 237

Documentaire de Rodney Ascher (2012)

Room 237 ou 217, bienvenue dans le paradis des fans fanatiques fantasques. On pourrait croire en un documentaire étayé, en un film qui pose les bases du débat sur la liberté d’interprétation ou encore de l’œuvre de cinéphiles aguerrie en quête d’une relecture pertinente de ce classique de Kubrick. Et bien non, il faudra repasser !

Pour le coup, on ne peut tout de même pas reprocher aux auteurs d’avoir cherchés les différentes seuils de lectures du film pendant 102 minutes. Le spectateur est témoin d’une discussion névrosée sur le Shining avec cette fâcheuse impression que vous avez surement déjà ressenti, cette impression du dîner gênant où l'on écoute sans pouvoir participer ou fuir à une conversation totalement logomachique et dénuée d’un axe de réflexion cohérente. Le spectateur est cloué à son siège comme à une réunion de famille, obligé dans le silence et la contrainte d’assister à ce piteux échange du dimanche.

Le vise de ce film conduit parfois ses narrateurs à ironiser sur leur situation ou du moins sur la situation qu’ils font vivres aux spectateurs, à faire croire de manière totalement assumer que le décalage entre leurs dires « vous allez voir apparaître le signe d’une érection sur le bureau » et la réalité des images : un tas de feuilles rendue mobile par la simple force du travelling, nous amène à constater une dissonance cognitive si forte, que l’exaspération de leur indifférence en devient consternant.

Alors vous trouverez toujours des partisans pour vous dire que le film mérite sa diffusion (soit dite au passage d’une seule bobine en circulation dans la capitale), pour la question qu’il soulève sur la liberté d’interprétation « postmoderne » soit ! Mais un film qui tenter d’analyser un film ne mériterait-il pas d’être d’abord lui-même jugé sur son fond avant de penser à objectivé sur son genre ?
Fennec91
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le 22 juin 2013

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Fennec91

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