ROSALIE BLUM (13,4) (Julien Rappeneau, FRA, 2016, 95min)
Cette fable originale au charme vintage nous propose de suivre la vie tranquille et monotone de Vincent Machot, coiffeur de province vivant dans le même immeuble que sa mère qui va rencontrer par hasard une femme intrigante, Rosalie Blum dont il est persuadé d'avoir déjà vu son visage. Julien Rappeneau pour son premier long métrage, adapte librement la bande dessinée éponyme en trois tomes de Camille Jourdy. La mise en scène de bon élève s'appuie sur une écriture scénaristique maline qui décline astucieusement l'histoire en un triptyque parsemé de surprises, de ruptures temporelles et d'ellipses. Le réalisateur s'empare de la Province avec un réalisme poétique (lumière douce, surimpressions...), pour mieux nous croquer la vie ordinaire des gens dans une sorte de Cluedo romantique. Cette fable douce amère à l'esprit ludique permet de démontrer les talents de comédien de Kyan Khojandi (Bref) homme sous l'emprise d'une mère castratrice, gauche mais attachant, de confirmer l'excellence de Noémie Lvovsky (Camille redouble, Les sentiments, La belle saison) mystérieuse, émouvante et amusée. Sans oublier Alice Isaaz (Un moment d'égarement) qui illumine par sa fraîcheur et son talent naturel. Ce conte un peu suranné et parfois maladroit, empli de bons sentiments, de par sa sincérité et accompagné d'une bande son très agréable, nous fait du bien et c'est déjà pas mal ! Alors venez découvrir avec bonheur et curiosité cette énigmatique "Rosalie Blum". Humain, fantaisiste, étonnant et charmant.