Pfff...ha? si? Oui? Oui un peu quand même! Mais non en fait.
Voilà le fil de ma pensée sur ce film, qui ne m'inspirait pas pour un sou. Je me suis laissé allé au bon petit bouche à oreille et pendant quasiment tout le film je n'ai pas eu à le regretter.
Le chef op se lâche pour faire du plan dans touts les sens, multipliant les points de vues sur les faits, donnant une bonne fraîcheur au film et à la reconstitution de l'ambiance de l'époque, un bon vieux bordel organisé où tout était encore possible. Un détail intriguant, cette façon très elliptique de traiter les courses et le championnat, en gardant une vision assez détachée mais très efficace pour la progression du récit et donc l'attention du spectateur . Le spectaculaire n'est pas trop appuyé tout en évitant impeccablement le côté retransmission tv. Enfin le fil était forcément parfait, avec une des saisons de formule 1 les plus rocambolesque de l'histoire, et évidemment cette rivalité sous fond d'opposition de style. Un archétype parfait pour pérenniser la tension d'un film.
Le gros problème c'est la fin. Tout du long il y a du non dit, des regards, qui suscitent une attente chez le spectateur. Cette attente ne sera pas comblée et quelques bonnes recettes du film finissent par être à double tranchant.
Cette multiplicité des points de vue cachait en fait un manque de choix fort dans l'approche.
Cette frustration sur la représentation des courses (jamais entières, beaucoup d'ellipses, peu de plongée dans la course du pilote,...) ne sera pas rompue et jamais le réalisateur ne se risquera à une représentation immersive, tendue, précise.
Ces non-dits étaient juste là parce que le réal n'avait rien à dire que nous n'ayons déjà compris au bout de 20 minutes. Il essaye donc de gonfler le contenu un peu artificiellement, et tente même de se raccrocher à ses multiples points de vue dans l'épilogue comme pour tout à coup invoquer un manque d'émotion évident. Trop tard monsieur, ça ne prends pas. Pas de fil caché, pas de mysticisme, pas de vision implacable,...juste des faits.
Au final, malgré l'intérêt porté sur le film tout du long, on est vraiment tenté de se demander si on a bien fait de perdre deux heures à le regarder. Je n'ai pas encore tranché là-dessus.