Après avoir fait un triomphe dans le monde grâce à « Jackie Chan dans le Bronx » en 1994, les studios américains envahirent ce dernier de projets allant jusqu’à lui proposer de jouer avec des grands du cinéma d’action. De toutes les propositions reçues, UNE sera retenue: Rush Hour. Quand la Chine rencontre l’Amérique, quand un sage, pro en arts martiaux rencontre une grande gueule afro-américaine, on sait que ça va faire des étincelles.


1998, l’année où Jackie Chan fut le coéquipier de l’américain Chris Tucker


L’année 1998, jamais je ne l’oublierais. Enfant, Jackie Chan, je regardais ces films en vhs, usant les bandes à force de les revoir. Pas de sorties de ces films au cinéma. Rush Hour a été le tout premier Jackie Chan que j’ai pu voir sur grand écran. Rush Hour est aussi le tout premier film hollywoodien où les deux héros sont des hommes de couleur. Tout comme les cascades et scènes de castagnes, ce film nous montre quelque chose de jamais encore vu dans le pays de l’oncle Sam.


Très drôle, très courtois, la tête sur les épaules, toujours le sourire aux lèvres, bien entouré, Jackie Chan, acteur, cascadeur, chorégraphe, chanteur, producteur et réalisateur, beaucoup l’aiment, beaucoup l’admirent, et on comprend pourquoi. Depuis toutes ces années, l’acteur Chinois n’a eu de cesse de surprendre dans toutes ses productions asiatiques. De ces débuts en 1976 à 1988, Jackie a enchainé succès sur succès. En 1995, nouveauté, il pose ses valises à Hollywood pour « Jackie Chan dans le Bronx ».


Sombre tout en étant dans l’esprit des films de l’acteur, cette œuvre signée Stanley Tong est une surprise pour beaucoup. De plus, c’est enfin l’occasion pour les allergiques du jeu traditionnel, exagéré et grimaçant des Chinois, d’enfin découvrir l’acteur dans une œuvre un peu plus « américaine ». Trois ans plus tard et après le succès de ce film, Brett Ratner propose le script de Rush Hour à Jackie. Ce dernier accepte et il fera bien. Néanmoins, il sera celui qui s’occupera des scènes d’action. Rush Hour devient un succès commercial et critique. En prime, Jackie devient une star d’Hollywood.


Quand un vrai professionnel rencontre un outsider à grande gueule, ça donne Rush Hour, l’une des comédies d’action les plus drôles et fun depuis la quadrilogie L’arme Fatale. Un jour ou l’autre, il fallait bien créer un nouveau duo de flics mémorable. 1998 a été l’année où le public fit la connaissance de L’inspecteur Lee et l’inspecteur Carter. Ce duo, vous allez l’aimé car il ne ressemble en rien à ce que vous avez jusqu’ici. Bien que l’un soit plus pro que l’autre, les deux présentent une similitude : leur père respectif. Dès lors, la dimension comique et dramatique de notre histoire n’en sera que plus bénéfique pour ce film arrivant à combiner culture Chinois et culture américaine.




  • Aah Beach Boys !

  • Nan, j'hallucine là ! T’avise jamais de mettre tes pattes sur la radio d'un Black !



Le buddy movie qui ne manquait pas de punch et de cool attitude


Dans Rush Hour, après un début ressemblant à une œuvre typiquement Jackie Chan, prend un gros virage et place le spectateur dans un nouveau décor. Au revoir la Chine, bonjour les States. Nous quittons un Jackie Chan sérieux pour faire son boulot, honnête et bienveillant tout en pratiquant le Kung-fu pour cogner du criminel, à Chris Tucker.


Chris Tucker, mettons de coté le fait qu’objectivement parlant, c’est il nous fait du sous Eddie Murphy tentant de décoller cette étiquette. L’inspecteur Carter, c’est tout l’inverse de l’inspecteur Lee. Il est monté sur ressorts, il adule Michael Jackson, il se la pète, il frôle parfois l’hystérie, il prend à la rigolade son job de flic, il drague la minette, improvise un peu trop souvent et quand il ne le faut pas. La souplesse, les arts martiaux, il ne connait pas et ça va bien tomber pour la suite. Quand on lui colle dans les baskets l’inspecteur Lee qui ne parle pas un mot Américain et ne connait pas la culture Américaine, Carter croit à la moquerie de trop. Et pourtant, de babysitter au début, Carter va finir par cerner Lee et deviendra son équipier. Tout n’arrivera pas en un claquement de doigts. Là encore, on peut dire que c’est une réussite. Mais pas que.


Attention, scène culte


Imaginez un film Américain où l'on combine vannes et fusillades Américaines à scènes d'arts martiaux et exploits physiques frôlant parfois la mort made in Jackie Chan? Allons encore plus loin : imaginez qu’en plus de tout ça, on met en valeur Hong Kong et Los Angeles, on soigne la mise en scène et l’histoire, l’écriture des personnages secondaires et antagonistes, tout en ajoutant une musique tantôt héroïco-asiatique, tantôt pop rock vintage, tantôt groovy ?


Le scénario du film a beau tenir sur un post-it, Bret Ratner a largement compensé ce défaut classique en bossant son duo aux méthodes et cultures opposées. De préjugés et taquineries sur l’un et l’autre, en découlera une forme de respect entre le Chinois et l’Américain.



Vous semblez adorer tenir la discussion. Moi je laisse parler ceux qui
aiment parler. Ca permet de se rendre compte plus vite à quel point
ce sont…des gros nazes.



Au final, cool, hilarant (Lee tentant de s’intégrer maladroitement dans la culture afro), amusant, émouvant, dynamique, spectaculaire, porté par un duo mémorable, Rush Hour, si vous n'avez toujours pas sauté le pas parce que vous aviez des préjugés sur Chris Tucker ou Jackie Chan, poussez votre curiosité, vous ne regretterez pas. Cette comédie, elle marche pour son duo et parce qu'elle arrive à nous défouler grâce à son lot de fusillades, cascades, explosions, dialogues cocasses, méchant charismatique, musiques stylées et découverte de cultures étrangères. Un des piliers en matière de buddy movie, un bol d’air frais. Ai-je oublié de le mentionner : pour toute la famille !

Jay77
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le 16 déc. 2018

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Jay77

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