En soit, ça rends le tout assez cohérent...
Salo, c'est un petit peu le film qui va tellement loin que c'est difficile de savoir si on a aimé ou non, et encore plus difficile de juger s'il est bon, ou s'il est mauvais.
Cependant, une chose est clair, c'est le genre de film qui se doit d'être intelligent, percutant, et intéressant. Et selon moi, pour chacun des trois, il ne l'est pas assez.
Pier Paolo Pasolini nous livre ainsi sa dernière œuvre, et je dois dire que pour l'instant je vois en lui un cinéaste assez surestimé dont les films ne m'ont pas convaincus.
Le problème avec Salo vient du fait que le cinéaste donne l'impression de faire une démonstration de jusqu'où il peut aller pour choquer ses spectateurs... Et rien d'autre. Pourtant, le bougre avait envie de faire bien plus que ça, je veux bien le croire. A commencer par une espèce de critique du fascisme. Cependant, je trouve que sur ce point là, il n'y a pas grand chose. Oui, ce sont des fascistes qui les enferme, et après ? Honnêtement, je n'ai pas vraiment perçu de message dans tout ça. Il leur arrive de balancer des phrases philosophiques et politiques mais ça n'a quasiment rien à voir avec le sujet et je ne vois pas en quoi Pasolini se montre critique envers le fascisme ici. Alors oui, ceux qui sont enfermés sont obligés de faire ce que leurs dirigeants veulent, oui, ceux qui sont pris en flagrant délit dénoncent un ou plusieurs de leurs camarades pour échapper à leur sort, ça rappelle l'histoire, cependant, tout cela n'est pas assez percutant. Au-delà du vice total des quatre personnes qui font autorité dans ce « récit », il faut selon moi plus pour faire une critique du fascisme, et bien que Pier Paolo Pasolini essaye à la fois dans la théorie, et dans la pratique d'en faire une convaincante, il aurait mieux valu selon moi que le film se concentre davantage sur les victimes pour qu'on s'y attache et qu'on soit encore plus désemparé par la manière dont elles sont traitées, ce qui aurait ainsi donné l'impression que le film ne s'en va pas dans un déluge de gratuité, qui pour la plus grande partie n'a rien à voir avec le fascisme.
Alors... Oui, au final on ne se sent pas bien, on est assez dégoûté de par ce que le film nous montre, donc en soit il réussi un de ses buts. Mais selon moi, un film tel que Salo méritait une bien meilleur profondeur avec un tel sujet pour se montrer réellement intéressant. Pourtant, je ne dirais pas que le film de Pasolini est totalement raté, le personnage de la fille dont la mère est morte en tentant de la sauver réussi à émouvoir, tout comme une des quatre dames qui se suicide à la fin, et qui est traitée avec une certaine subtilité. Enfin, la fin avec une partie de Carmina Burana est franchement mémorable, là on sent que Pasolini avait envie de faire grand, malheureusement le reste ne réussi pas, car le réalisateur italien n'y réussit pas ses ambitions. Rappelons que le livre dont est adapté le film est celui d'un sadique qui voulait juste y exposer tout ce qu'il avait fait de plus horrible et de pervers. A partir de là, il était difficile de faire un film ayant un réel intérêt et avec un propos intelligent, et mise à part à quelques scènes, le métrage de Pasolini se rate là-dessus, ce qui était pourtant le plus important, et se contente très souvent d'être juste provoquant.
Alors, avec le titre j'exagère, car en soit l'oeuvre de Pasolini est loin de faire partie de ce qu'on peut trouver de plus mauvais dans le cinéma, tout n'est pas à jeter. C'est juste qu'on est en droit d'en attendre plus d'un métrage aussi choquant qui ne se révèle être intéressant qu'à quelques moments.