Sans critiquer le fond du propos de Samsara, j'ai souvent eu l'impression d'être devant une vidéo Vimeo, comme il en sort des dizaines chaque jour. On y retrouve pèle-mêle les dyptiques habituels des vidéos arty-engagées : vanité de l'homme vs. grandeur de la Terre, éternité des éléments vs. fragilité des constructions humaines, société de consommation absurde vs. besoin de sacré de l'homme, etc.
Rien de nouveau, si ce n'est que ça dure 1h40... Ce qu'on regarde en 5 minutes sur son pc portable (avec une dizaine d'onglets attendant d'être passés en revue) a beaucoup moins d'impact que ce qu'on regarde sur un grand écran, dans une salle obscure. Pour moi, c'est cette petite différence qui donne toute sa force à Samsara.
Ceci étant dit, les images sont très esthétisantes (time-lapse, accélération et ralenti, un classique des vidéos contemplatives) et les enchaînements très justes. On est aussi médusé par certaines séquences qui ont le mérite d'appuyer là où ça fait mal, sans le discours habituel qui empêche de faire son propre cheminement : les images tournées en usine sont particulièrement éloquentes.