On m'a recommandé de voir ce Post Mortem pour comprendre Larrain, et, si ça ne change rien à ce que j'ai pu dire sur Jackie, je vois son cinéma un peu plus différemment.
Post Mortem, c'est un héros très malsain qui veut se faire sa voisine et qui se retrouve (malgré lui ?) à collaborer avec le coup d'état en cours parce qu'il note les autopsies. Cela se passe à Santiago en 1973, le corps du président Allende passe sur la table, les cadavres de gens plus ou moins connus, de visages familiers s'entassent dans les couloirs de la morgue.
Comme film chilien fait pour les chiliens, Post Mortem tente de mettre des images sur les conséquences du coup d'état. À l'inverse de ce qu'en montre Colonia avec ses manifestations et ses arrestations flippantes, Larrain a choisi ici de raconter son histoire par le vide, comment ce drame intime a fait disparaître des gens, des quartiers et des familles et comment des gens ont réussi à continuer à vivre.
Alfredo Castro incarne un fonctionnaire discret et imperméable, un macho de 1973 qui considère très mal les femmes qui pour une raison étrange semblent toute attirées par lui. Le personnage le plus marquant, pour moi reste sa collègue, jouée par Amparo Noguera et qui tentera de trouver une logique dans ces piles de corps.
Post-Mortem est le reflet de ce coup d'état : une atmosphère lourde et incompréhensible, défiant la logique ; l'ombre de la mort sur une ville vidée.