La décadence humaine
Quelques œuvres sont assez difficiles à appréhender, on se demande ce qu'a voulu mettre en scène l'auteur, ce qu'il avait réellement derrière la tête lorsqu'il a décidé de filmer cela et donc,...
le 28 mai 2017
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Quelques œuvres sont assez difficiles à appréhender, on se demande ce qu'a voulu mettre en scène l'auteur, ce qu'il avait réellement derrière la tête lorsqu'il a décidé de filmer cela et donc, trouver un point qui nous permettrait d'aborder l'oeuvre en question d'une bonne manière, si cela est possible.
Satyricon fait clairement partie de ceux-là où finalement j'ai eu l'impression que durant un peu plus de deux heures, Fellini ne dépassait jamais le point de départ, à savoir que la décadence humaine est intemporelle à l'image de celle romaine. Que veut-il dire ? Évoquer la néfaste nature humaine ? Montrer que l'homme se plaît dans le luxe et lorsqu'il libère ses instincts les plus primaires, le renvoyant donc au stade animal ? Ça, je ne le sais pas vraiment et c'est de là, notamment, que vient la subjectivité d'une oeuvre et pourquoi je considère que l'objectivité pour l'art n'existe pas, tant il existe plusieurs points de vue possible pour une même oeuvre.
Si j'y ai bien vu une vision néfaste et primitive de la nature humaine, Fellini ne m'apprend pas grand-chose et je n'ai pas trouvé de pistes de réflexions dans Satyricon. Le cinéaste italien, que j'ai admiré lorsqu'il mettait en scène La Dolce Vita ou Huit et demi, m'a donné l'impression de tourner en rond, de filmer la débauche romaine où se mêleront l'amour, l'art, la barbarie, le sexe ou encore la liberté, durant deux heures, avec une succession de scènes à cet effet et sans aucun fil conducteur, ni structure narrative. De plus, et c'est là aussi que le bât blesse, je n'ai pas ressenti une quelconque atmosphère, une ambiance qui m'aurait permis de rester au cœur du film et d'être imprégné de cette vision et finalement, il m'a plutôt laissé indifférent et même ennuyé. "C'est un film de science-fiction sur le passé" disait-il mais où est le fantastique, la poésie et la science-fiction ? Si tout cela était présent, ça m'a échappé.
Pourtant il n'est pas difficile d'admirer le travail esthétique du cinéaste, si le film est, à mes yeux, vide, il n'en est pas moins très beau et techniquement brillant, notamment pour filmer la décadence, avec même une certaine science du détail dans les cadres, et de nombreux symboles. Quelques séquences rehaussent l'intérêt, à l'image de celle du couple suicidaire mais ça reste bien trop insuffisant malgré un Fellini à l'imagination débordante dans les décors et costumes. C'est vraiment dommage car la vision, fantasmée ou non, du Rome antique reste toujours fascinante, que ce soit par sa richesse, culture, civilisation ou architecture.
Si Federico Fellini a déjà su m'emporter dans son univers, ce n'est pas le cas ici où il se contente de filmer la débauche romaine sans atmosphère particulière, ni structure narrative et avec un certain ennui malgré un brillant travail esthétique et technique.
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le 28 mai 2017
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