Mélo, ça brûle

Il y a plusieurs films dans ce Sauver ou périr de Frédéric Tellier : il y a du documentaire dans cette description brute du quotidien des pompiers de Paris et de leur quotidien, leur préparation, leurs interventions… Mais aussi le sacerdoce de la mission : l’acceptation du risque, le poids pour la famille des soldats du feu et le couple, ici incarné par Pierre Niney et Anaïs Demoustier. Puis vient ensuite un autre film, beaucoup plus mélo : celui sur le combat du pompier défiguré par les brûlures sur sa première intervention incendie et la longue rééducation qui suivra dans un hôpital pour grands brûlés. La première partie, plus courte, peine à fonctionner. Le drame sentimental d’un classicisme absolu rappelle les mauvais mélos hollywoodiens et sonne creux.

En revanche, la seconde partie sur l’après accident, où le pompier Franck doit accepter ses nouvelles faiblesses, son nouveau corps, sa « gueule cassée », son propre regard sur lui pour mieux accepter celui des autres, gagne en profondeur et a le mérite de proposer quelques scènes d’une belle intensité. Certains personnages archétypaux (le meilleur ami pompier, l’épouse) s’en sortent grandis, et d’autres se révèlent bouleversants (notamment Cloé Stefani et Sami Bouajila dans le rôle des infirmière et médecin en charge de la rééducation de Franck). Cette quête d’acceptation fonctionne aussi et surtout grâce à la composition de Pierre Niney, convaincant de bout en bout.
Sans jamais véritablement surprendre, Sauver ou périr remplit le cahier des charges du genre : émouvoir, bouleverser.