Dans un registre très réaliste, quasi documentaire, Frédéric Tellier plonge son acteur Pierre Niney dans le quotidien d’un Sapeur-Pompier sur le point de passer un examen qui lui permettra de mener sa brigade affronter les incendies. Sa première mission sera sa dernière.
Sauver ou Périr est très clairement scindé en deux parties distinctes, avant et après le drame qui défigurera Franck. La première décrit avec minutie la vie d’une caserne de pompier, l’exigence, l’investissement, le dévouement, le danger permanent et l’appréhension pour les proches. Le seconde suivra le combat, la convalescence et le désarroi d’un grand brûlé.
Dur, sans angélisme, mais en évitant tout pathos, Sauver ou Périr est bien foutu dans sa chronologie et son scénario, marquant parfaitement les étapes physique et psychologique de la reconstruction de Franck. Et si la première partie était un hommage appuyé aux pompiers, la seconde l’est tout autant vis-à-vis du corps hospitalier qui soigne aussi bien les corps que les états d’âme.
Cette deuxième braque la lumière de façon plus appuyée sur l’entourage de Franck, en particulier sa compagne pour qui la vie s’effondre également. Différemment mais tout autant. La sympathie naturelle, le charme et la bienveillance qui se dégagent d’Anaïs Demoustier rend immédiatement son personnage attachant, on souffre avec elle, on comprend sa détresse, sa solitude, sa culpabilité parfois. Et bien sûr, Niney livre une prestation majuscule. Je ne l’avais jusque-là jamais trouvé très juste dans ses partitions dramatiques, toujours un peu à côté, un peu en force (Frantz, L’Odyssée, Yves Saint Laurent), alors que son timing comique le rend irrésistible dans les comédies (20 ans d’écart, Five). Avec Sauver ou Périr, il semble avoir passer un sacré cap dans son jeu en termes de maturité. Il est plus posé, délivre toujours la bonne attention, la bonne émotion. Il est l’atout principal du long métrage.

Créée

le 20 déc. 2018

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