Les histoires guérissent, les histoires blessent. Si on les répète
assez souvent, elles deviennent réelles. Elles font de nous ce que
nous sommes. Elles ont tellement de pouvoir. C'est ce que j'ai appris
lors du dernier automne de notre enfance.
Chair de poule n’a qu’à bien se tenir
Un des films que j’attendais le plus en 2019 et que je n’avais hélas pas pu voir au cinéma faute d’une programmation convenable dans mon cinéma. Il n’y a pas qu’R.L Stine qui raconte des histoires pour faire peur aux enfants et adolescents. Alvin Schwartz lui aussi prend plaisir à terrifier petits et grands par le biais de plusieurs récits littéraires. Après le livre, le film. Retour dans le passé, plus précisément vers la fin des années 60 où les jeunes sont envoyés au Vietnam.
Notre récit s'inscrit dans ce contexte et fera écho à ce que vivront nos héros perdant leur innocence lors de cette aventure. Scary Stories parle du pouvoir des mots, de secrets familiaux et d'injustice, d’amitié éternelle, et de premier amour. Une nouvelle légende urbaine va vous être contée et elle met en scène une maison hantée où se trouve un livre d’origine inconnue ayant le pouvoir de matérialiser sous forme de boogeyman les peurs les plus profondes de celles et ceux qui ont osé l’ouvrir. Chair de poule et Death Note ont fusionné, des boogeyman terrifiants vont êtres lâchés, un groupe d’amis soudés sera dessoudé.
Le contenu de Scary Stories, on l'a déjà vu et vécu par le passé. Que ce soit à travers les livres chair de poule, de la série Chair de poule ou Fais moi peur, ou certains films cultes (Mister Babadook). Toutefois, en mettant entre parenthèses l'usage de filtre vert "marécageux" gâchant certaines séquences horrifiques plongées dans le noir, force est de constater que Scary Stories est une bonne surprise ne ressemblant pas à ce que l’on attendait de lui. Guillermo Del Toro attaché au projet, on sent sa patte, notamment le design des monstres de notre film. L'histoire est gentillette, classique. C'est soft, ça la joue un peu film d'horreur familial et une petite touche adulte sans révolutionner le genre. J'aurai aimé une histoire un peu mieux exploitée. D'autant plus que le potentiel est démentiel avec un tel concept (peut-être si suite il y a ?). Qu'importe, j'ai été surpris, notamment lors d'une scène dans un champ de Mais où un jeune sauvageon va payer le prix de son acharnement sur un pauvre épouvantail gorgé de bêbêtes sortant de tous ses orifices.
Dans Scary Stories, les boogeyman variés et originaux font flipper, la manière dont nos jeunes héros leur feront face est filmée de sorte à nous rappeler nos cauchemars d’enfants. Ne vous attendez pas à voir des meurtres répugnants avec tout plein de sang et de membres coupés à la barbare. Scary Stories, accessible je le rappelle aux adolescents et âmes sensibles à la violence et horreur, se focalise sur la peur de mourir, la peur de l’inconnu. L’ambiance, les musiques, la mise en scène, les protagonistes, tout rappelle Chair de poule sans humour. Parce que oui, Scary Stories a beau avoir son petit rigolo de la bande, on ne rit pas dans ce film. De plus, le passé tragique de Stella et de Ramon sont suffisamment creusés pour qu’au moins eux deux deviennent attachant.
Au final, voila ce que j'attendais des deux adaptations de Chair de poule et que je n'ai pas eu. Si vous avez un enfant et qu'il est prêt à voir son premier film d'horreur, qu'il commence par Scary Stories, un cran au dessus d'un Chair de poule. Petite ville Américaine tranquille des sixties, nuit d'Halloween, groupe d'amis attachants brutalisé par le caïd de l'école, monstres tout pas beaux, virée dans une maison hantée, shérif peu sympathique, livre étrange aux histoires frissonnantes, peur, amitié, amour, tout y est pour passer un bon moment même si ce film manque de consistance et qu’on aurait aimé avoir un peu plus de frayeurs, nous, les vrais amateurs d’horreur impressionnantes, immunisés aux jump scare et scènes gore de chez gore.