Entre navets et salsifis, parce que je n’ai pas encore trouvé de légume plus fadasse pour désigner les films complètement inutiles, tout le monde sait qu’il y a tout plein de trucs, chez les studios petits et grands comme chez les pseudo-éditeurs, qui feraient pâlir d’envie les viticulteurs adeptes du mouillage et autres sucrages. Il y a par exemple le recyclage de séquences coûteuses pour le film du pauvre à la télé, et la série JAG est tout aussi connue pour endormir son public que pour avoir abusé des stock footages, mais si l’on regarde de plus près et par exemple Octopus, on verra presque pire, entre les CGI qui font craindre la myopie ou la presbytie en fonction de la distance à l’écran, et les stock shots achetés au prix du gros à l’armée américaine. Il faut déjà ne pas se tromper de film, et savoir que ce qui prend le nom d’Octopus chez votre Cash Converters favori est en réalité The thing below, aussi connu par chez nous sous la traduction très intuitive de Sea ghost, et chez Bowl Media Pictures sous une jaquette repiquant l’affiche d’un autre Octopus sorti en 2000.


Une fois l’épreuve passée et réussie, le spectateur téméraire aura droit au fin du fin, à savoir une sorte de Deep rising avec concours du personnage le plus stéréotypé et du pire acteur du mois, deux décideurs qui décident de tout dans un entrepôt vide, et surtout la troisième voie tant attendue, que je crois pouvoir comparer au plâtrage du vin, qui comme chacun ne sait pas, consiste à additionner le vin de sulfate de potasse pour qu’il ne tourne pas à l’origine, et pour qu’il soit un peu plus solide ensuite. Et cela consiste en l’occurrence à pomper un B movie pour faire un B movie, ce qui ressemble fort à une soustraction, et plus précisément à reprendre du Virus avec Jamie Lee Curtis les bateaux parce que ce n’était pas le plus réussi, à savoir le bateau-labo et le Sea Star dont on n’a même pas pensé à changer le nom. Mais comme l’esbroufe n’a pas plus de limite que la fumisterie chez les maquignons du pseudo-cinéma, ou que quelqu’un s’est dit que la pieuvre pouvait bien lire dans les pensées, à défaut d’avoir autre chose à montrer que des tentacules en deux dimensions, le réalisateur s’amuse à placer ici un strip-tease sous silicone, et là un duel façon Sergio Leone pour sauver ce qui est déjà mort, que ce soit sa carrière ou l’attention du spectateur.


Pour public averti (et qui pourra prendre le titre original à la lettre) : The thing below (2004) de Jim Wynorski (schizophrène de la bouse, qui travaille sous au moins dix pseudonymes différents), avec Kurt Max Runte (stakhanoviste de la bouse, qui aura joué dans trois autres Direct To Vide-ordures rien qu’en 2004) et Glori-Ann Gilbert (dont il faut sans doute retenir qu’elle joue le rôle de la playmate qui se déshabille en pleine mer sans éveiller aucun soupçon, et qu’elle a payé sa première voiture en s’adonnant à la tonte de pelouses en bikini)


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Adelme
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le 6 oct. 2021

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