Lorsqu' Annaud s'attaque à un fait historique, comme c'est en fait son cas dans la quasi totalité de sa filmographie, on craint souvent qu'il le fasse d'une manière un peu trop hollywoodienne et vulgarisé pour être crédible.
Et pourtant ses films transpirent d'une honnêteté et de bonnes intentions.
C'est encore le cas de ce Sept Ans Au Tibet qui se focalise sur l'histoire atypique et pleines de rebondissements de cet alpinisme allemand, resté au Tibet pour y fuir la guerre en Europe, et qui devint un ami proche du Dalaï Lama.
Divisé en trois parties, le film est tout bonnement épique.
La première heure se focalise sur la traversée de l’Himalaya et du désert de rocaille qui 'entoure par Brad Pitt et son collègue, l'excellent et bien trop rare David Thewlis.
Aussi épique que Les Chemins de la Liberté, mais jamais aussi grave et pesant (grâce à la jovialité de Brad Pitt, son ironie et son sourire en coin craquant, qui toujours trouve le mot ou la situation pour rire), cette partie débouche vite sur celle où les deux compères allemands entrent dans la ville sainte, Lhassa, seuls étrangers qui n'aient jamais été acceptés par la communauté. Entre jolie histoire d'amour et découverte des coutumes bouddhistes, le film se fait à la fois beau et touchant.
Enfin dans la troisième partie, le personnage de Brad Pitt, désespérément seul, trouve pourtant en la personne du Dalaï Lama (l'actuel) un ami et confident.
Peut être la moins réussie des parties, car un peu plus Hollywoodienne (traitant d'une manière assez manichéenne une situation politique complexe, donnant un visage presque ridicule à la Chine), elle réserve néanmoins de très belles scènes d'initiation, via le personnage émouvant du Kundun.


Si l'on préfera sur ce sujet le magnifique Kundun de Scorsese, pour son côté strictement oriental (Scorsese pour parler de la situation du Tibet n'a pas besoin du medium assez dommage de l'occidental venu découvrir les coutumes) et mystique, on aimera pourtant beaucoup ce film de Jean Jacques Annaud pour sa force et le souffle épique qui le transcende.

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le 8 oct. 2015

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Charles Dubois

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