Un beau jour, un réalisateur, un scénariste et un dialoguiste se réunissent sous le contrôle attentif d'un membre de la société de production cinématographique hollywoodienne, commanditaire du film.
Leur mission, si ils l'acceptent : créer le film idéal pour faire pleurer les spectateurs.
Les idées fusent : - il faut une injustice dit l'un. Et pas d'histoire de vengeance, c'est trop risqué, ça réveille des sentiments qui inhibent le potentiel émotionnel du spectateur.
- Oui, répond l'autre et si c'était le héros qui était à la base de l'injustice ?
- Le film serait alors l'histoire de sa tentative de rédemption, complète le troisième larron.
Et tous sont d'accord. Les bases sont jetées.
Mais le mandataire de la société de production ajoute :
- Très bien, mais pour assurer le coup il faut que le héros meure à la fin. Et la terrible injustice qu'il a commise et tente de réparer doit l'avoir été sans intention de nuire, par pur accident.
- Un accident de voiture mortel suite à une erreur d'inattention du héros ! s'exclame le réalisateur.
- Oui, et là on peut ajouter une deuxième injustice en montrant que le héros a été perturbé dans sa conduite par un élément extérieur conclue le scénariste.
Tous les ingrédients sont réunis : il reste à peaufiner le scénario en le pimentant d'autres petites injustices et en l'assaisonnant d'une histoire d'amour impossible.
Bon eh bien : même si le film est très formaté, il fonctionne quand même. Mais il n'a pas réussi à me tirer une larme.