Serenity : L'Ultime Rébellion par m_le_mauduit
Firefly est une grande série sacrifiée, Serenity est un petit film tout rabougri, une déception carabinée. Fausse bonne idée que celle de Joss Whedon de conclure son joli feuilleton boiteux (seulement une petite douzaine d'épisodes) sur grand écran. Whedon est un petit génie de l'écriture télévisuel, scénariste inventif et surdoué, réalisateur efficace inspiré, mais que lui est-il passé par la tête : tout est affadi, les personnages ont perdu leur âme, l'imaginaire visuel, plus proche désormais du Cinquième élément que des Mystères de l'Ouest, est devenu un brouillon numérique stupéfiant. Une téléportation ratée donc pour le scénariste d'Alien 4. Surtout que les révélations tant attendues ne sont pas au rendez-vous, la violence c'est pas bien mais bon faut faire avec (une histoire drôle de la violence), l'amour c'est beau, la colonisation bouh les méchants, une dénonciation molle du tout-images hérité de Carpenter, décus je vous dis! Ne partez cependant pas aussi vite car néanmoins, il y a la fin, on retrouve dans les dernières séquences ce que l'on aimait dans Buffy ou Angel : un montage serré, en forme de rébus, suspens affectif teinté d'une cruauté ludique, bête et méchante (Whedon adore casser ses propres jouets) et consécration de deux héros : Nathan "Mal" Fillion en Jim West Bang-bang gris du bulbe et Summer "River" Glau en Buffy élastique je-l-aime-à-mourir. On prie alors les networks TV américaines de nous priver d'un numéro 2 au cinéma, en faisant revenir Firefly à l'antenne à grande vitesse, car mieux vaut une jolie luciole dans son salon qu'une vilaine mouche à merde au Gaumont.