C’était les aventures d’une bande de mercenaires, mettant constamment à l’épreuve leur morale mais jamais leur honneur et qui évoluaient dans un univers riche, dense, cohérent et vivant : une mythologie que Whedon a réussi à développer en 13 épisodes, et dont l’épilogue/film Serenity est le climax.
C’était également un casting hétéroclite mené par un Nathan Fillion impérial, personnage pince sans rire, très Clint "Blondin" Eastwood. Un équipage très complémentaire, où l’histoire de chacun amenait à une vision chaque fois différente de l’univers de la série.
C’était enfin de très bons dialogues, qui possédaient toujours plusieurs niveaux de lectures : un frontal, classique, fun. Puis, entre les lignes , on découvrait assez finement toute la profondeur de cet univers. A la fois dans les traits de personnalité et le vécu que nos héros tentaient de masquer, mais aussi dans le sous texte politique, où guerre et conflits d’intérêts régissent une galaxie tentaculaire ou chacun essaie de profiter d’un contexte diplomatique plus ou moins propice à l’enrichissement.
Cerise sur le gâteau : la mise en scène proposait moult morceaux de bravoure par épisode, ménageait un rythme à la fois télévisuel car il laissait le temps au personnages d’évoluer, et cinématographique car assurant le spectacle un avec un dosage du suspens au top.
Bref. Une série dont la complexité et la profondeur ont probablement causé sa perte, car en dehors de quelques fans absolus, elle n’a jamais trouvé son public.
Joss Whedon livra tout de même un épisode final dément, qui aboutissait toutes les intrigues entamées et proposait même, scénaristiquement, encore plus de contenu.
Les défaut de cette série demeuraient les effets spéciaux bien lo-fi, dus sans doute au manque de budget, et peut-être aussi ce coté Cowboy Bebop qui atténuait le génie de Whedon.