Quantième Art ?
Dans la famille du space opera, Serenity constitue un exemple très représentatif mais pas transcendant, et le fait est qu'on ne pouvait guère en attendre plus. Tiré d'une série au grand succès, c'est une adaptation par le même réalisateur. Pas étonnant que, ayant vu la série ou non, le film ait un mauvais arrière-goût de reboot.
On a souvent l'impression qu'il se repose sur ses acquis, et du coup ses personnages et son univers colportent l'impression qu'on regarde un opus de Star Wars ou de Star Trek sans connaître les bases au préalable. Cette nature n'est pas pour dissimuler la nature du scénario d'un space opera : un décor, pas un script. On finit alors par se noyer dans ces espaces interplanétaires remplis de lignes de dialogues un peu faibles, d'effets visuels qui vieillissent déjà mal (le premier Star Wars faisait mieux avec les vaisseaux en rase-mottes) et des blancs que Chiwetel Ejiofor laisse avant le dernier mot de chacune de ses phrases ou presque.
Au global, une œuvre distrayante à ranger dans la catégorie pop corn, aguichante surtout pour ses plans longs et complexes et la chorégraphie qui est un filigrane plaisant des combats. Mais une œuvre aussi qui a trop confiance dans ses lauriers et qui ne sait pas exploiter ses opportunités.