Alors je reconnais, c’est un film honnête.
Vous savez que vous regardez de la merde assumée, donc vous êtes en paix avec vous-même… ou plus probablement au bord du suicide pour en arriver là.
(Evidemment, la VF est obligatoire. Autant que ce soit mauvais jusqu’au bout.)

Tout commence sur un chalutier-bureau (puisqu’on y règle aussi des transactions financières à 5 zéros apparemment) où un chinois achète un énorme banc de requins. Pour en faire des soupes.
Racisme : 1.

Mais, surprise, un requin ninja en 3d surgit de nulle part et charcute la gueule du chinois, alors qu’il voulait partir avec l’argent (le chinois, pas le requin).

Ce genre de scarejump WTF va se reproduire à chaque fois qu’un personnage se croit en sécurité, les dialogues étant systématiquement un truc du genre :
-« Ahahalala, je l’ai échappé belle les amis ! »
-« OMG Nills/Samantha, un reukaaain !! »
Bruit de tronçonneuse, you win, parce que le héros vient te sauver.
*Chompf gfrr chompff*, you loose, le requin t’as bouffé.

On passe sans transition sur une plage… « BOOOBS » clame à l’unisson le public (et surtout ManouNyu).
Bon, vous vous doutez que quand les requins attaquent, c’est pas seulement en mode aquatique gentillet à la Spielberg (et que je te happes les jambes dans 5 cm d’eau, il doit être vachement plat le requin dites-moi)… Nan, ça s’appelle Sharknado les mecs.
Donc une TORNADE de requin déferle, et certains persos sont assez bêtes pour crever écrasés par une grande roue qui s’est détachée, oui oui, exactement comme Charlize Theron dans Prometheus qui se fait aplatir par son vaisseau en forme de roue de hamster (et je m’en ballec du spoil, je vous épargne le visionnage d’un autre horrible navet, invontaire celui-ci… donc sacrifiez moi vos vierges en remerciement).

On apprend que je cite, que « les requins ne sont pas racistes ».
Racisme : -1 ?

« Finley le roi de la glisse » (j’invente rien) se fait un peu charcuter la jambe dans la bagarre mais repart sur son jet ski aidé d’un mec (qui s’avèrera être père de famille, donc le héros).
Mais le gars il est mdr alors qu'il va être paraplégique… (zizou130, je me devais de te citer)

Dans le bar de plage, un vieux pervers touche le cul d’une serveuse limite nympho qui lui renverse son verre en se marrant, et va ensuite draguer son boss qui la repousse au prétexte… qu’il est son boss. (Et aussi, c’est le héros, alors il vaut mieux que ça tu vois.)
Machisme : 1.

Arrive ici la première excuse pourrie d’un personnage pour expliquer une cicatrice dégueulasse sur son corps. Texto, regardez les douilles qu’ils nous sortent :
1) « Je me suis coupée en m’épilant. » (Seule explication trouvée par ManouNyu, elle s’épile à la machette.)
2) « J’ai effacé un tatouage »
3) « J’ai eu un accident de toboggan » (lolilol)

----------------------
(A partir d’ici, je ne vous spoile pas les scènes les plus WTF pour ne pas vous retirer le peu d’intérêt de cette daube.)
----------------------

A un moment, j’ai cru revivre la pire scène de Man of Steel, vous savez celle avec le chien coincé dans la voiture et le vieux qui veut absolument le sauver alors que la tornade arrive ? Vous savez ? Bah c’est exactement pareil.
Le vieux aura au moins le temps de péter la vitre avec un tabouret qui a déjà retourné la gueule de maints requins… Selon TheBadBreaker, le tabouret est ici un personnage à part entière (j’enlèves les majuscules ici pour épargner vos yeux mais il avait l’air beaucoup plus traumatisé en l’écrivant).
Donc tout va bien, Bobby le chien est sain et sauf.

« Accrochez vos petites culottes les filles ! »
Machisme : 2

En résumé, le héros sauve presque tout le monde, dont son ex hystérique (qui refuse qu’il rentre alors que des requins tombent du ciel), sa fille ingrate et son fils blond. Pour ça, entre autres, il « met à la porte » un squale après que celui-ci ait bouffé le nouveau mec de sa femme (pratique), et découpe dans le sens de la longueur avec sa tronçonneuse un requin tombé du ciel (BADASS).

Il secoure aussi un car entier d’enfants en « descendant en rappel » depuis un pont. Il sort tranquillou des sangles, un harnais, une corde, des mousquetons et des piolets de son coffre et zyva.
En mode Fort Boyard, ses coéquipiers lui crieront des instructions (« A GAUCHE ! » « PLUS BAS ! ») tandis qu’il pressera les enfants de sortir. Parce que c’est pas tout ça, mais la clepsydre se vide, hein MissGenki ? (Je me rend compte maintenant que cette phrase peut être très mal interprétée. C’était involontaire.)
Il sort aussi la petite phrase qui va bien à la Schwarzie après avoir neutralisé un requin qui menaçait le Magicobus : « Qui veut du sushi? »

Et encore, c’est loin d’être les meilleurs moments. Enfin "meilleurs"…

------------------------------------------------------------------------------------------
Bref, merci à tous ceux qui se sont prêtés au jeu de cette séance de torture hebdomadaire sur Skype : thomasete, MissGenki, TheBadBreaker, ManouNyu, zizou130, Dagoni et Kika (dommage pour les absents, Alfred_Tordu, Polar, Mashiro, etc).
Rejoignez le ciné de l’horreur : http://www.senscritique.com/liste/Rxclellent/529284

Je vous laisse sur une citation poétique du héros après une énième attaque mortelle de reukain : « C'est la vie, avec ses hauts et ses bas. »
Amen.
Lucie_L
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le 31 juil. 2014

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Lucie L.

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