Le premier film Sharknado fut diffusé pour la première fois sur la chaîne SyFy en 2013 et fit l’effet d’une bombe dans les sphères du fan de film de série Z, nanars et autres navets. Mixer 2 concepts de film catastrophe pour n’en faire qu’un était tout simplement brillant. Quelle poilade que ce Sharknado. J’en ai encore les zygomatiques qui frétillent.


Et un an plus tard Sharknado 2 prenait vie.


Le critique de cinéma qui sommeille en moi ne peut qu’être effaré par la croûte cinématographique qui vient de se dérouler devant des yeux encore sous le choc …


Sharknado 2 n’ pas pas la moindre once de cohérence. Le scénario se fait ballotter par les tornades de son propre film faisant courir ses acteurs en long en large mais surtout de travers. Malgré la présence de “stars” sur le retour, Ian Ziering (série TV “Beverly Hills” et doubleur dans le cartoon “Biker Mice From Mars”), Tara Reid (American Pie) et Kari Wuhrer (la série TV “Sliders”, Arac Attack …), le jeu d’acteur frôle, qui dis-je, percute le concept de désastre pour titiller un NRJ 12 et ses programmes de télé-réalité fiction. Qu’il semble lointain le temps de Sliders et Beverly Hills … La faute incombe en grande partie à ces dialogues construits et “raffinés en cuve”, l’apothéose restant ce mémorable discours de motivation en fin de film. Un modèle du genre. tout en répétition et non sens. De plus, ces dialogues sont enrichis par un doublage rappelant les grandes heures des films so 80’s pour adulte. Ah sacré Marc D. et ses films chauds comme la braise. Et ce n’est pas cette apologie de la MILF sur le retour qui ravira mes sens,Tara Reid et Kari Wuhrer en tête de “cagole” (gondole) atteignant un bon 3 liftings sur l’échelle du non-shwing shwing (cf: Wayne’s World). Aiiight !


Ce manque de cohérence du scénario s’applique également aux lois de la physique … Des explications scientifiques sans queue ni tête tentent maladroitement d’insuffler un semblant de logique à l’ensemble créant ses propres barèmes du type “Sharknado de niveau EF-5” par le biais de pseudo-scientifiques et autre miss météo. Tout est permis au nom du “…” !!! Un Empire State Building surchargé en fréon, aucune dépressurisation en plein vol une fois la porte de l’avion arrachée, un avion qui s’écrase à plat tout en s’arrêtant en une dizaine de mètres, des requins sortis de nul part à la manière d’un “coucou tu veux voir ma b***.


Et si seulement le rendu des requins et autres effets spéciaux étaient au niveau … mais non … une 3D d’un autre temps indigne d’un studio même amateur jalonne ces 90 minutes de film.


Et pourtant … !!!


Aucun des points cités ci-dessus ne peut m’ôter le sourire béas que j’esquisse en écrivant cette critique. Sharknado 2 est un bijou du n’importe quoi totalement assumé. Un film jusqu’au boutiste. Car regarder Sharknado 2 n’en en rien une recherche de prouesse technique, de réalisation inventives mais bien une communion avec des situations improbables et barrées au possible. Taser un requin … CHECK ! Assister à un combat requin vs crocodile dans les égouts … CHECK ! Jouer à saute-requin façon marelle … CHECK ! Esquiver à la Matrix une attaque Jump de requin avec un magnifique découpage à la tronçonneuse tout en souplesse arrière. ÉNORME !!! La météo annonçant de la pluie et des chutes de requins sur Manhattan … la preuve s’il en est que le film est en mode auto-dérision à 200%.


Cependant, que serait un film de monstres sans armes? ET dans ce domaine, Sharknado 2 nous régale. La traditionnelle tronçonneuse du nanar en puissance fait son, grand retour tout comme l’épée de chevalier et le lance-flammes fabriqué avec un pistolet à eau en plastique.
Puis vint le temps des clins d’œil, des références … cette fois-ci à Evil Dead. Captain Circulaire, un rôle endossé par Tara Reid, fait ainsi son apparition pour sauver le héros en pourfendant les requins avec une scie circulaire greffée sur le moignon. A ce moment précis le démon du fou rire s’est emparé de moi. Et lorsque, dans la foulée, la demoiselle déclara “j’ai reçu un coup de pouce” (moignon > pouce), mon scepticisme laissa place à un amour sans borne pour ce film. Cet amour naissant fut attisé une dernière fois par la fin la plus épique qui soit. Le héros surfant sur un requin au sein même de la tornade, le guidant pour l’embrocher sur la flèche de l’Empire State Building … pour finalement sortir de la gueule du monstre une main arrachée et en piquer la bague pour mieux déclarer sa flamme à son ex femme. WHAT DA F*CK !!!


“Et des requins enflammées tomberont des cieux et puniront les pauvres pêcheurs.” L’Apocalypse selon Saupiquet.


Le film ose aller toujours plus loin dans le grand n’importe quoi, un pur délire 90 minutes qui épuise l’esprit pourtant habitué aux nanars nous faisant céder aux tentations simplistes de la franche rigolade à coups de butoirs “whathefuckiesque”.


Moralité : Ne jamais manger de poisson dans un avion, ça attire les requins.

Silent_JayFR
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Ces petites perles, sorties de nulle part !

Créée

le 14 avr. 2019

Critique lue 233 fois

Silent_JayFR

Écrit par

Critique lue 233 fois

D'autres avis sur Sharknado 2

Sharknado 2
el-thedeath
7

Sharkez-vous sharkler des sharks à grand coups de sharkonneuse ?

Le premier volet m'avait déçu et surtout laissé sur ma faim mais ce second est largement mieux! Cela part toujours dans le n'importe quoi mais cette fois c'est drôle ! Anthony C. Ferrante nous a...

le 16 août 2014

16 j'aime

4

Sharknado 2
Jean-Noël_Honta
10

Lobotomisation par Tempête de Squales

Si si vous avez bien lu: 10/10 pour Sharknado, deuxième du nom. Non non je ne suis pas ivre ni sous l'effet de substances illicites, et je n'ai pas (enfin je pense) perdu la raison. Car oui on parle...

le 8 août 2014

7 j'aime

2

Sharknado 2
Cocolicot
2

Horror Show ou chronique d'une curiosité

A une certaine époque pas si lointaine, j'avais un abonnement à ce bouffe-neurones chronophage que l'on appelle télévision. Cette chose bruyante dans un coin du salon qui a tendance à décider...

le 2 nov. 2016

5 j'aime

2

Du même critique

The Insider
Silent_JayFR
6

Argent sale pour stress maximal

Production made in Hong-Kong, The Insider peut se voir comme le The Departed de l'Asie du Sud-Est ; peut se voir ... vraiment ? Dès le début, le rythme propre aux thrillers de cette région du monde...

le 3 mai 2011

2 j'aime

3

Resident Evil : Damnation
Silent_JayFR
8

A l’Est rien de nouveau

Resident Evil: Damnation est la dernière réalisation cinématographique de Capcom. Un film d’animation précédant les événements de Resident Evil 6 et mettant en scène Léon Kennedy envoyé pour enquêter...

le 14 avr. 2019

2 j'aime

Le Chaperon rouge
Silent_JayFR
6

Loup-garou humanisé pour Chaperon rouge acidulé

De prime abord, seules l'idée d'une adaptation adulte du conte et l'aspect esthétique du film m'emballaient. Le fait que la réalisatrice du premier opus de la saga Twilight soit aux commandes n'était...

le 27 avr. 2011

2 j'aime