Du Villeneuve sans Villeneuve ?

Trois ans après l’excellent « Sicario » de Denis Villeneuve (réalisateur des fameux « Prisoners », « Enemy » et depuis « Premier Contact » et « Blade Runner 2049 »), Alejandro Gillick (Benicio Del Toro) et Matt Graver (Josh Brolin) sont de retour pour en faire voir de toutes les couleurs aux cartels mexicains de la drogue.

Toujours aux manettes de la production, Villeneuve laisse ici la place derrière la caméra à l’italien Stefano Sollima pour mettre en scène cette opération de la CIA visant à kidnapper la fille de Carlos Reyes, baron de la drogue. Si l’on pouvait s’attendre à être déçu par cette suite qui, sans le talent de réalisation de Villeneuve, risquait de perdre en saveur, le résultat est finalement très satisfaisant.

Comme dans le premier film, le spectateur suit ces personnages charismatiques avec énormément de plaisir. Le rythme, volontairement lent, la musique, volontairement angoissante, et l’atmosphère générale, volontaire désespérante, sont une nouvelle fois particulièrement efficaces. Cette guerre contre les cartels semble perdue d’avance et les sacrifices humains semblent bien inutiles. C’est triste mais malheureusement tout à fait réaliste.

En bref, et même s’il manque un petit quelque chose dans le message profond et un peu de folie dans la réalisation, Sollima parvient à recréer le cocktail magique imaginé par Denis Villeneuve et offre un film tout à fait digne de s’appeler « Sicario 2 ». En attendant impatiemment le troisième opus …