Pour la place qu’il accorde à la violence et à la religion « Silence » peut certainement être reconnu comme une sorte d’aboutissement de l’œuvre de Scorcese.La principale question est la suivante : comment la foi peut-elle résister à la violence ? D’aucun diraient : au mal.Scorcese y apporte une réponse un peu moins subtile et un peu plus militante que celle du roman d’Endo dont il est l’adaptation cinematographique.Néanmoin son « Silence » sonne historiquement juste. Toute marquée de sobriété, la bande son – en sus des dialogues et d’une voix off- fait dominer le bruit des élément naturels (les cigales, la mer, le vent) comme une référence à la religion locale du shinto et la façon très singulière de vivre son christianisme aujourd’hui au japon, toute en retenue et loin de toute idée de démonstrations de force ou de discours enflamée.Lent, austère, le film ne correspondant pas à l’univers mental de Scorcèse tout fait d’excitation joyeuse et de lyrisme maitrisé. Toute l’intrigue semble tourner autour de la cérémonie du fumie (piétinement des images de Jésus et de la vierge marie) utilisée par l’inquisition japonaise pour masquer les chrétiens « marranes ».Ce minimalisme et cette sorte de pudeur démonstrative marque une pause bien venue dans la filmographie toute en bruit et en fureur du grand cinéaste américain.