As long as my mind is immortal, my pain will forever torment my body. I cannot escape.

Cette critique contient des spoilers sur l'univers de Silent Hill (jeux et films).

Film fanmade réalisé par Nick Greenlee en 2005, Silent Hill - no escape est basée sur la série Silent Hill de la firme japonaise Konami.
Réalisé entièrement en images de synthèses, le film rappelle les deux premiers jeux de la série. Des musiques originales sont aussi utilisées, majoritairement des 4 premiers jeux.
Le film est séparé en 6 parties, visibles sur YouTube ou téléchargeables sur le site du film.

Le scénario est très proche de Silent Hill 2, en cela que l'histoire est propre au personnage principal, Michael, et à sa recherche de la vérité, indépendamment de toute histoire du culte de Silent Hill ou d'Alessa.
Michael est hospitalisé à Brookheaven, hôpital psychatrique récurrent dans la série.
Nous suivons donc Michael, entre ses thérapies avec le Dr. Elizabeth Harvey, et son voyage à l'intérieur des couloirs de son esprit, dans le monde alterné.


Si on pourra cracher sur les graphismes (tout est fait avec des modèles 3D assez moches), dépassés à présent, ils rappellent cependant agréablement les deux premiers jeux et donnent l'impression d'être dans un vrai Silent Hill.
Dans la première partie du jeu, le fameux brouillard de la ville est reprise. Servant de cache misère et évitant de trop se fouler pour les décors, il représente à lui seul un vrai acteur de l'angoisse : on voit une forme au loin, qui disparait. Humain? Monstre? La seule façon de le savoir est de traverser le brouillard. Au risque de faire de mauvaises rencontres. Dans le monde alterné, tout est sale, souillé, rouillé. Angoissant.
On notera des références à à Edgar Allan Poe, H. P. Lovecraft ou encore le peintre Francis Bacon, amenant à une tension psychologique constante et à la peur.
La bande-son, reprise de nombreux opus des différents jeux (On citera l'Opening Theme de SH1, Not Tomorrow, Magdalene, Room of Angels et Promise). Ainsi, tout est fait pour que l'on se sente comme dans un Silent Hill.

Le héros, Michael, est un Américain absolument banal. Jean, pull gris vraiment laid, cheveux bruns. Il n'a aucune aptitude au combat. Il ne cherchera d'ailleurs jamais à se défendre, ni à trouver une arme de fortune.
Cela entraîne une frustration et une peur plus grande encore: on a envie de lui crier de s'enfuir, de trouver un marteau, une chaise, une simple latte de bois, n'importe quoi qui pourrait l'aider à se défendre. Au lieu de ça, on ne peut que le regarder, impuissant, tandis que les monstres se jettent sur lui. Cela rappelle évidemment ces cauchemars que nous avons tous fait, où nous ne pouvions que difficilement bouger tandis qu'un agresseur nous poursuivait. C'est totalement en cohérence avec Michael, qui est dans le monde alterné avec tous ces monstres pendant qu'il rêve.
Concernant les monstres, chacun a une signification. On ne laisse rien au hasard.

Michael va se retrouver projeté dans un monde dérangeant, où il lui est impossible de s'échapper. "No Escape" est-il inscrit sur les murs avec du sang. L'histoire va donc être la quête de vérité du personnage : il a besoin de vérité à propos de lui, à propos de son existence, à propos de ce monde. Il veut savoir ce qui lui arrive.
Michael cache un lourd secret, qui l'empêche de vivre. Persuadé que Dieu est mort, il a peur de la solitude, peur qu'après la mort son esprit soit immortel et souffre pour toujours. Il ne cesse de répéter "I've been too far" quand le Dr. Harvey lui dit qu'elle ne le laissera pas tomber. Pourquoi Michael ne lutte quasiment pas pour s'en sortir? Il savait que c'était perdu d'avance. Trop peu de fois, il essaiera de faire quelque chose pour changer le cours de son destin.

Le film entier est basé sur le concept de dualisme. Il y a la réalité, et le monde alterné, où Michael doit faire face à ses pires démons. Il y a le Yin et le Yang, symbole qui apparait plusieurs fois et que Micheal tient entre ses mains.
Dans la site officiel du film, on peut trouver le journal du Dr. Harvey. Elle fait une référence à Descartes, et au dualisme : est-ce l'esprit contrôle le corps, ou le corps qui contrôle l'esprit?


Malgré tous ces bons points que le film accumule, la fin reste décevante. On reste sur notre faim.
Dommage aussi, que la ville ne soit pas plus explorée et qu'on en reste durant la majeur partie du film à Brookheaven. Le film aurait duré trop longtemps je suppose, et peut être n'y avait il pas matière à faire plus.



Chiant au début, Silent Hill - no escape peut donc être considéré sur bien des points comme un membre à part entière de la franchise Silent Hill. Il ravira les fans des premiers jeux, lassés des histoires moins prenantes des derniers jeux et des films, qui n'ont à voir avec Silent Hill que le nom. Les autres trouveront ce film moche et sans intérêt.
gateaumignon
6
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Créée

le 11 juil. 2013

Modifiée

le 13 août 2013

Critique lue 597 fois

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gateaumignon

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