Faire attendre près de dix ans pour sortir une suite aussi redondante, c'est terriblement décevant. Le premier opus était déjà très poussif, c'est encore bien moins inventif sur ce coup. Les incessantes danses de Jessica Alba nous font d'abord demander si nous somme bien dans une suite ou une sorte de reboot. Puis on comprend qu'on est dans des aventures qui se déroulent quatre ans plus tard.
L'un des passages dans le bar met en lien quelques-unes des nombreuses histoires. Cette scène est un rare cadrage des récits, qui du reste s'éparpillent. Dommage que le scénario soit alourdi par d'innombrables personnages et récits.
Tandis que le film de 2005 a pris un vrai coup de vieux, "J'ai tué pour elle" a l'avantage d'être un poil plus punchy et moderne. On sent un peu plus la patte Rodriguez à travers un flux de violence et l'excès dans la mise en scène. C'est tout de même parfois pathétique; les voix-off par exemple qui sont d'une immense lourdeur et qui ne font que répéter que Sin City est une ville terrible. Par moments cette outrance propre au réalisateur de "Machete" est toujours aussi amusante.
La violence et l'érotisme gratuits débordent dans ce deuxième "Sin City". L’œil est souvent très brusqué mais le second est charmé par les beautés fatales des femmes de cette ville de tout les vices. Juno Temple et surtout Eva Green sont mises à nue dans un travail d’esthétisme plutôt réussi. Un habillage d'ombre et de lumière qui souligne les plus belles courbes de ces deux corps de rêve. Avec une belle part d'éclipse et de suggestif.
Eva Green est l'une des vedettes françaises les plus magnifiques et ce n'est pas vraiment incommodant de la voir en tenue d'Eve. Mais son indécence ressassée est un peu désolante pour son image. Rien de neuf, bien au contraire, pour ce qui est de son rôle. Vénale et glaciale.
Joseph Gordon-Levitt et Josh Brolin sont d'une présence plus qu'anecdotique, voir ridicule. Le petit Johnny fait de l’esbroufe dans le vent. Un tour de carte qui marche un temps seulement. Dommage que ces éléments nouveaux soient si mal utilisés. D'autant que ce second opus avait grand besoin de fraîcheur.
Sin City est un spectacle entraînant. Un voyage dans le pays du vice pas très bien narré mais dépaysant. Marqué par une surabondance de sensualité et de violence, le film tient à peu près en haleine sans raconter quoique ce soit de vraiment intriguant.