Sin City … Ne pas connaître ce monument du Comics et qui plus est du 7ème Art est un péché susceptible d’attirer sur votre personne la colère divine.


Depuis plusieurs années, une vague d’adaptations issue de l’univers Comics déferle sur le cinéma, les saga Batman (Nolan) et The Avengers en tête.Ces films fusionnent ces 2 médias oubliant par la même leurs origines jetant parfois trop rapidement plumes et valeurs de cadre si chères aux comics pour un langage cinématographique plus conventionnel. Et pourtant …


Sin City (2005), 300 (2006), Watchmen (2009) sont autant de preuves que le comics peut se mouvoir sur grand écran sans y perdre de sa superbe.Les cases prennent vie, les bulles de dialogues deviennent audibles tandis que les valeurs de plans, les cadres propres au comics deviennent le langage d’un 7ème Art qui se cherche un second souffle.


La renommée de Sin City vient en grande partie de sa direction artistique unique et peaufinée dans les moindres détails. Un titre sombre, un polar suintant monochrome égayant par d’habiles touches de couleur la noirceur de la ville du péché. L’esthétique de Sin City A Dame to Kill For ne déroge pas à la règle tout en empruntant ce langage des plans si particulier à la bande dessinée et plus particulièrement au comics. Contre-plongée exagérée au possible, jeu d’ombres accentuant la violence de l’instant, plan serré sur un poing dansant avec sa cible … Le comics n’aura jamais autant pris vie qu’avec l’adaptation de la saga Sin City. Cependant, le traité est ici trop réaliste, moins dessiné que sur son prédécesseur. L’image est trop propre donnant le sentiment d’un vieux film tourné en numérique et perdant par moment ce cachet qui avait fait du film de 2005 un vibrant hommage au matériau d’origine.


Le scénario n’a rien d’original tout comme la succession de personnages errant dans les rues malfamées de la cité. Tout ceci est prévisible et surtout linéaire. Trois histoires se déploient, quatre si l’introduction est prise en compte, et ne se télescopent jamais. Les lier dans une tourmente pécheresse, déstructurer le récit et multiplier les rencontres auraient fait de Sin City une oeuvre de la perdition aussi bien dans ses thèmes que dans sa forme/sa structure narrative.


Mais l’intérêt de Sin City n’est pas dans sa trame … il réside dans les vices que l’oeuvre dépeint. Les thèmes abordés sont aussi sombres que le ton monochrome de la pellicule et apporte un poids certain autant dans le sens que dans la forme. SIN CITY … Chaque seconde, chaque minute transpire la crasse et met à l’épreuve son nom. Le rythme lancinant vous prend dans ses bras, vous enlacent et vous entraînent dans les méandres de l’esprit humain, vous fait côtoyer le meilleur du pire. Car il ne peut y avoir de plaisir sans péché.


Les sous-entendus, les murmures laissent place aux visuels et aux sons des os qui craquent, des pommettes qui éclatent, des globes oculaires qui s’échappent sous une pluie de coups. La violence y est frontale mais surtout gratuite parfois sans raison. Le premier film savait titiller le déviant sans jamais franchir le point de non retour. Sin City A Dame to Kill For saute à pieds joints dans une flaque de surenchère aspergeant l’oeuvre dans son ensemble.


Toujours + de violence, + de trash, + de filles, + de sexe, + de + … La multiplication des plans sur des croupes, des poitrines. Une Jessica Albla passant 50% de son temps à l’écran à se dandiner en culotte devant une foule d'assoiffés. Du “shwing” à la pelle et Eva Green en porte-étendard passant 90% du film à poil nous gratifiant par la même de deux scènes sponsorisées par Kleenex/Durex. Apparaître dans un film sans y dévoiler les jumeaux galbés ou sa cambrure, reflet des dunes jadis empruntées par de fougueux pèlerins … hmmmmmm je m’égare … doit lui être physiquement ou contractuellement impossible … au point de se lasser de la générosité de cette actrice aux yeux verts. Comme si le film n’avait que cela à offrir.


Après le très mitigé 300 Rise of an Empire avec Eva Green dans le rôle de Capitaine Exhib’, Sin City A Dame to Kill For s’embourbe également, patine dans une surenchère de chaque instant. A croire que les suites adaptées de Comics n’ont pas voix au chapitre. Le succès du premier relevant autant de la surprise suscitée que de leurs nombreuses qualités. Malgré tout, ce second Sin City demeure un voyage régressif d’une pureté trop peu égalée.

Silent_JayFR
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le 14 avr. 2019

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