Sin City 2 : Il y a dix ans, Sin City mettait une grosse claque à tout le monde en portant à l'écran l'univers de Frank Miller et aujourd'hui, la suite tant attendue débarque enfin sur les écrans après avoir joué les arlésiennes.
Sauf qu'entre temps... le procédé du tournage sur fond vert est devenu ringard, le public a découvert le comics et pu se rendre compte que le premier opus n'en était qu'une photocopie à la case près (appliquée certes) et non une véritable adaptation, Frank Miller vit sur sa gloire passée et n'a rien pondu de bon depuis des lustres et surtout Robert Rodriguez est devenu un des pires escrocs d'Hollywood (Machete un film culte ? LOL) doublé d'un fossoyeur de franchises (Predators).
J'ai tué pour elle est donc rapidement passé du statut de séquelle overhypée à celui de catastrophe redoutée et la vision du truc ne fait que confirmer ces craintes.
D'abord parce que les auteurs se livrent inexplicablement à un rabotage de l'oeuvre originel et ce au détriment de toute fluidité narrative. Ensuite parce que ce qui était jouissif dans le premier (ultra-violence décomplexée, acteurs en roue libre...) relève ici davantage de la série Z, la faute à une fabrication bancale (des effets spéciaux honteux pour un film sorti en 2014 !).
Enfin, parce que les personnages finissent par devenir des caricatures d'eux mêmes, probablement parce qu'on leur a ôté toute dimension tragique (les parcours funestes d'Hartigan et de Marv faisaient la force du premier film). Étonnamment, l'arc narratif le plus intéressant s'avère être celui avec l’excellent Joseph Gordon Levitt qui n'existe pas dans le comics...
A l'exception de cette histoire, Il ne reste pas grand chose d'autre à sauver à par Eva Green impériale et ubër sexy ainsi que quelques belles idées visuelles.
C'est peu et c'est bien dommage car cet univers méritait mieux qu'une suite opportuniste et bâclée qui s'est d'ailleurs ramassée au box office. Autant remater le précédent ou se plonger dans les comics pour ceux qui ne les ont pas lu...