Tel l'arche de Noé, le Transperceneige est le dernier bastion du règne animal dans un monde anéanti par une période glaciaire. En toute logique, on s'intéresse particulièrement à la race humaine, et ce à travers ses différentes strates sociales : les laissés-pour-compte en queue de train, les dirigeants en tête, propos longuement exposé par Mason (Tilda Swinton). Cela aboutira à une révolte menée par Curtis (Chris Evans), dont le but est de bousculer les codes de la hiérarchie sociale. Ça sent vraiment bon la SF réussie!
Prise en mains par une équipe de coréens compétents, cette adaptation de bande dessinée n'est pas sans surprise. Malgré la portée universelle, la sensibilité de Bong Joon Ho est assez difficile à cerner, sans savoir si on est dans le grotesque ou le scepticisme. Le malaise rencontré est mis en relief par un esthétisme étouffant (renforcé par le huis clos oppressant), des personnages caricaturaux au possible, un pessimisme ambiant.
La rencontre finale avec Wilford pourrait décevoir par son effet de surprise indigne des meilleurs cliffhangers du genre, et qui pousse cependant à la réflexion sur les lourdes décisions que doit adopter un leader.