Une comédie survoltée qui, subjectivement, n'a jamais prise (et continue de me laisser pensive) du fait de son rythme frénétique pour enfant hyperactif (un film qui s'acharne sur son bâton-sauteur pendant 1h20) et de son ton gueulard (on compte sur les doigts de la main les répliques qui ne sont pas beuglées). Le film constitue un jardin secret religieusement chéri par les enfants qui l'ont (eux) aimé durant leur jeunesse et ont grandi avec, et personne ne trouvera à redire à cela, on reconnaît bien le côté "culte pour les amateurs" de Space Jam. On peut aussi applaudir la performance graphique d'avoir incorporé les Looney Tunes sur pellicule, un petit exploit qui rappelle bien sûr Roger Rabbit mais avec un peu plus de travail sur les ombres et lumières sur les personnages, et un bon travail sur les éléments en 3D comme les vaisseaux ou les gens écrasés. On regrette seulement ce scénario si plat (l'excuse pour jouer au basket tient sur un Post-It), la promotion très peu fine de la star du basket Michael Jordan (on n'en peut vite plus de ce léchage de bottes), le doublage irritant pour les oreilles (ces voix VF, surtout celles des extraterrestres, élues produit crispant de l'année), l'humour bas de plafond (les prouts) et quelques maladresses dans le scénario (on met du bandage à des personnages qui n'ont pas joué, à la fin). On aura tout de même aimé l'intervention de Bill Murray qui nous offre des gags potables pour les cinéphiles : lorsqu'il parle en sous-entendus de SOS Fantômes (le film étant d'Ivan Reitman, et Murray étant pris pour Dan Aykroyd), lorsqu'il justifie sa venue dans le monde des Toons par le piston d'Hollywood... On a ri, et ce fut bien le seul moment. On a aussi eu une overdose d'I Believe I Can Fly (sympathique, mais de là à l'entendre trois ou quatre fois...). Cependant, l'ayant revu en amont de sa suite prochaine, Space Jam 2, on ne pourra que se consoler de voir les héros tels qu'ils sont, ce qui deviendra bientôt un triste souvenir dans la nouvelle version des Looney Tunes : adieu Pépé Le Putois, adieu pistolets de Sam et fusil d'Elmer, adieu formes féminines de Lola Bunny... Même sans trop l'aimer, on préfère encore revoir ce Space Jam à sa future suite censurée au gros feutre Velleda.