Space Sweepers s'avançait comme le premier space opera sud-coréen et sa bande-annonce faisait saliver avec des images tout simplement superbes qui n'ont pas à rougir face aux productions hollywoodiennes. Pour tous les fans de SF, une certaine curiosité faisait son apparition. De plus, ces dernières années, la Corée a l'habitude de nous offrir des œuvres de qualité qui ont marquées de leur empreinte la scène cinématographique internationale. On pense forcément à Bong Joon-ho à qui l'on doit le multi récompensé Parasite mais également des films majeurs comme Memories of Murder ou l'adaptation sur grand écran de Snowpiercer. D'autres auteurs se sont fait remarquer entretemps avec des films significatifs à l'image du Dernier Train pour Busan ou bien encore J'ai rencontré le diable. La dernière décennie recèle de pépites dans divers registres qui ont forgées une sacré réputation du côté des œuvres sud-coréennes. Bref, cet aparté permet de comprendre l'intérêt envers ce film qui génère une légère attente malgré une arrivée plutôt discrète sur Netflix (et oui encore une fois, mais la plateforme confirme sa volonté de nous proposer une multitude de films internationaux et pas seulement Outre-Atlantique). L'histoire prend place ici dans un univers futuriste où la Terre se meurt, une société privée menée par un dirigeant mégalomane (on repassera pour l'originalité de ce personnage) a ainsi élaboré une plateforme spatiale et idyllique afin d'accueillir les humains. Cependant, cela va créer des inégalités sociales entre les plus démunis et les privilégiés ayant droit de s'y rendre. Cela nous rappelle quelque peu l'histoire proposée par Elysium de Neill Blomkamp il y a quelques années. Mais la comparaison s'arrête là puisque le film prend des allures plus légères en nous présentant un équipage qui joue les ferrailleurs de l'espace en récupérant les débris menaçant notre planète. C'est d'ailleurs toute une industrie qui se met en place en parallèle toujours sous le joug de cette entreprise. Le film est dense et n'est pas avare dans la mise en place de son univers. Il regorge d'idées, certes plus ou moins vues, néanmoins il se dégage une sincérité dans ce qu'il propose à l'écran. Visuellement, on en prend plein les yeux, le spectacle confirme les premières images notamment grâce à une introduction vraiment bluffante. Le quotidien de cet équipage va vite être chamboulé par la découverte d'une petite fille qui cache beaucoup de secrets notamment sur l'avenir de la race humaine. S'engage alors une quête qui va les mener à découvrir les coulisses de cette grande compagnie et de son créateur campé par Richard Armitage (qu'on a vu notamment dans le Hobbit). La bât blesse concernant l'écriture, c'est bien là le grand défaut de ce film, les personnages sont traités avec trop de facilité et tombent vite dans le stéréotype. Les acteurs ne sont pas ciblés et font ce qu'ils peuvent mais on ne peut nier les maladresses qui entourent les dialogues. L'histoire est pourtant intéressante avec une ouverture prometteuse cependant cela tombe à plat au fil des minutes générant le sentiment d'un manque d'initiatives narratives. En témoignent de trop nombreuses scènes d'intérieur qui ont tendance à trop se ressembler et soulèvent une certaine stagnation. Le film tombe dans une léthargie mais parviendra heureusement à en sortir dans sa dernière demi-heure en retrouvant le grand vide de l'espace pour nous offrir un final en apothéose avec des scènes de bataille impressionnantes. Par ailleurs, le choix du format laisse perplexe, le film est tellement gourmand qu'on se demande s'il n'aurait pas fallu mieux l'étendre en plusieurs épisodes. La fin laisse d'ailleurs entendre de prochaines aventures si succès il y a, confirmant que le format série aurait été plus pertinent lui permettant ainsi de creuser davantage certaines sous-intrigues intéressantes. Il n'y a globalement pas erreur sur la marchandise et le film en impose dans sa forme mais ses facilités scénaristiques et ses maladresses l'empêchent d'atteindre pleinement ses objectifs.