Si le bus va à plus de 50 miles/h, la bombe s’arme. Si le bus redescend en dessous, la bombe explose.
Le prémisse est idiot, mais inventif, et finalement, efficace. Et c’est ce qui caractérise l’ensemble du film. Speed (1994) est un cop movie bourré des clichés habituels du genre, aux personnages caricaturaux, aux performances d'acteurs pas particulièrement brillantes sans être mauvaises, et dont l’histoire ne tient pas debout. Et pourtant… la tension est là.
La raison est simple : le rythme. D’abord grâce au scénario, de Graham Yost, qui suit une structure classique en trois actes très efficace —surtout qu’il s’agit là de son premier long métrage—. Et chaque acte se compose lui-même de trois parties, traité comme une histoire à part entière, ce qui assure une bonne répartition des climax et des temps morts.
Ensuite vient la réalisation de Jan de Bront. C’est là aussi son premier long, même s’il a été le directeur de la photographie de toute une tripotée de films, dont pas mal d’actions —Die Hard, entre autres—. Et bon, son style n’est pas vraiment remarquable, mais les scènes d’actions sont lisibles et bien montées, deux ingrédients essentiels pour garder le spectateur sous tension.
Et grâce à cela, si on est aujourd'hui un peu fatigué par l'avalanche de clichés, force est de constater que pour le reste, Speed n'a pas pris une ride.
Bref, Speed est un film d’action un peu au ras des pâquerettes, mais paradoxalement suffisamment bien écrit et bien réalisé pour capter l’attention et divertir. J'ai quand même préféré son homologue des années 90 avec Keanu Reeves, Break Point, dont les personnages sont plus intéressants.