Après avoir découvert au lycée que son corps avait changé, Peter Parker se rend compte que la vie de schizophrène actif est difficile à gérer quand la fille de ses rêves lui échappe, et qu’il n’arrive plus à tirer son liquide blanc collant.


Alors que son premier volet de 2002 avait fait sortir le genre de film de super-héros du trou noir de mauvais goût dans lequel il était tombé dans les années 90, Sam Raimi remet le couvert en 2004 et transforme l’essai avec brio. Tous les personnages suivent des arcs narratifs intéressants : Parker doit réconcilier ses deux identités, Octavius sombre dans la folie après son échec scientifique et la mort de sa femme, Osborne tombe de Charybde en Scylla en ruinant son entreprise et en découvrant la véritable identité de Spiderman, Tante May doit faire le deuil de la mort de Ben… Il n’y a finalement que MJ pour rester encore et toujours une demoiselle en détresse inintéressante —avec un anti-Lauréat complètement cliché sur la fin—.
Mais pour le reste, tout fonctionne très bien, l’empathie tourne à plein régime y compris pour les antagonistes. Les dialogues sont juste « corny » —ringard, ou culcul— ce qu’il faut pour nous offrir de beaux one liners : « The power of the Sun, in the palm of my hand » et des dialogues un peu grandiloquents à prendre au 1,5ème degré.


La réalisation de Sam Raimi est variée et inspirée, et nous livre plusieurs plans mémorables —la mort de la femme d’Octavius, la voiture lancée sur Peter Parker dans le café, etc—. Certains gimmicks et effets spéciaux ont certes un peu mal vieilli, surtout car le genre est devenu beaucoup mature, mais ça reste de très bonne facture. Je retiendrai en particulier la scène du métro, probablement une des scènes les plus poignantes tous films de super-héros confondus, où un Spiderman inconscient est porté par les passagers, qui découvrent, effarés, son visage et la fragilité de leur sauveur : « He’s just a kid ! » Tout est dit. L’ensemble est supporté par la musique d’un Danny Elfman des grands jours, et un thème principal iconique.


Si on devait reprocher un point faible au film, outre le personnage de MJ, ce serait surtout la prestation de Tobey Maguire. Ça me peine de l’admettre car c’est le Spiderman qui m’a marqué au moment de mon adolescence, mais il est pas terrible. Son expression abrutie par défaut donne à Peter Parker une tête à claque, et quand il s’énerve on a surtout l’impression qu’il se bat contre une constipation particulièrement virulente. Ça marchait mieux dans le premier film, mais là le gus est un super-héros depuis deux ans. C’est dommage, car son le reste du cast s’en sort très bien, surtout un Molina d’anthologie qui prend son pied comme un petit fou.


Bref, Spiderman 2 n'est peut-être pas un film parfait, mais il reste généreux dans son écriture et sa réalisation. Il sait divertir et émouvoir. Une parfaite suite au premier.

Bastral
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le 3 août 2018

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Bastral

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