Deux années ont passé pour Peter Parker, étudiant et aussi... le plus grand super-héros de la ville de New York, Spider-Man. Le pauvre est incapable de payer ses dettes, rate ses classes de physique régulièrement et est incapable de garder un boulot simple comme celui de livreur de pizza. C'est sans parler de son ami Harry, qui cherche à se venger de Spider-Man, qu'il accuse d'avoir assassiné son père. Une bonne chose arrive toutefois, une chance pour Peter de couvrir la révolution scientifique du docteur Octavius, qui développe une théorie sur la recréation d'énergie fusionnelle. La présentation tourne au cauchemar, les bras de métal développé par Octavius pour l'assister fusionne avec sa colonne vertébrale. Le maintenant nommé Doctor Octopus, terrorise la ville, cherchant à repayer ses équipements pour recréer son expérience. Peter lui, en a plus qu'assez et se convint lui-même que la ville peut maintenant se passer de Spider-Man. Peter choisira-t-il de suivre le chemin de son bonheur personnel ou tentera-t-il d'arrêter Doc Ock avant qu'il ne soit trop tard?


Durant l'âge d'or de la bande-dessinée, le Spider-Man de Stan Lee avait quelque chose de merveilleusement nouveau, qui rendait la lecture du comic book bien plus prenante que toute autre série. Alors que pour de grands super-héros, l'attrait du numéro se concentrait sur les pouvoirs de ce dernier, Lee décidait que l'aspect humain de son héros devait primer sur ses pouvoirs. Une tactique géniale, reprise depuis maintes fois même de nos jours et qui venait créer un sentiment de lien beaucoup plus intense entre le lecteur et le personnage principal. SPIDER-MAN 2 vague en plein dans cette catégorie, bien moins flashy que son prédécesseur et beaucoup plus convaincant que sa décevante suite, il s'inscrit clairement parmi les films de super-héros les plus achevés par le cinéma hollywoodien et possiblement, le meilleur film de super-héros fait par Marvel à ce jour. Raimi savait que son premier film sur le héros était bon, mais manquait de relief sur l'aspect primordial de Spider-Man, Peter Parker. Ici, ce n'est pas le héros qui vient influencer le jeune homme, mais la difficulté de Parker en tant que jeune homme normal qui vient complètement chambouler sa perception d'être un héros. Le film de Raimi se retrouve donc à être dans la même veine de pensée que son prédécesseur, mais chamboule de façon remarquable les perspectives et pousse, à un point rarement atteint, les dilemnes troubles d'un personnage ordinaire, faisant des chopses extraordinaires pour son plus grand mal.


Le point central de Spider-Man est sa relation conflictuelle avec lui-même et son déchirement entre son bonheur, et celui qu'il doit fournir aux autres. SPIDER-MAN 2 ne fait SEULEMENT que s'intéresser à ce conflit avec un scénario, intelligent, bien construit et où tous les éléments en place viennent porter une aide à la narration et à l'évolution de la morale. Un personnage qui peut sembler bien loin du héros dans l'histoire comme Octavius, se retrouve à devenir, la vision un peu cauchemardesque de l'homme, contrôlé par son propre égo, mais aussi contrôlé par un élément qu'il ne prend pas conscience. Égocentrie menant à la mort de sa femme, la perte de son emploi et de son libre arbitre. Alors que Tante May, résiliente, mais forte, prêt à attaquer l'homme le plus dangereux du monde avec un parapluie, fait face à l'adversité même devant des causes perdantes et souffre, mais reste intègre. On ne fait pas de tels personnages au hasard.


Malgré les bons mots, SPIDER-MAN 2 n'a pas l'unanimité. Choyé par la critique, certains spectateurs ont quand même trouvé que l'action était manquante et que on passait trop de temps à voir le personnage désespéré qu'était le héros et pas assez celui de Spider-Man. Je pense que dans cette situation, on touche à une culture un peu empoisonné du cinéma d'action. Préférons-nous voir des scènes d'action de qualité, avec un bon rapport avec l'histoire ou en voulons-nous des gratuites à tous les dix minutes? Raimi a été fort intransigent sur cet aspect et il faut l'applaudir. Ses scènes d'action sont somptueuses et sont dans les moments clés du récit, ce qui nous permet de bien mieux les apprécier. De plus Raimi, a beaucoup mieux incrusté les aspects en CGI en comparaison avec le premier film, qui avait parfois l'air d'un film d'animation. Dans la même veine, le plus grand accomplissement au niveau des effets spéciaux, revient aux bras mécaniques d'Octavius, qui sont carrément époustouflants. On est carrément bluffé devant le réalisme et la fougue sauvage de ses bras, qui viennent offrir assez tôt dans le film, une scène d'attaque dans un hôpital qui rappelle avec une certaine joie, que Raimi est un enfant des films d'horreur.


Mais là où Rami frappe fort, c'est que malgré des scènes d'action exquises, ce ne sont pas elles qui forgent le film contrairement à d'autres films du même genre. Ici, la narrativité est tellement bien tissé et le travail sur le personnage de Parker est tellement omniprésent, qu'on s'intéresse autant sinon plus au personnage principal qu'à son alter égo. Le tout est assez bien mixé au final, avec un bon mélange de drame, d'humour et d'action qui ne vient qu'aider la cause du film. On doit aussi parler des acteurs, splendides en général avec trois performances sortant du lot. D'abord, Molina, fait sur mesure pour le rôle, ce créant une aura complètement magnétique et en parfaite cohésion avec ses bras mécaniques, faisant de lui un des meilleurs super-vilains de l'histoire du cinéma. Ensuite, Tobey Maguire, qui a une performance beaucoup plus exigeante et subtil ici et qui remplit son rôle à merveille, transportant une naïveté enfantine et des mimiques pataudes et se révélant très convaincant au moment intense, créant une belle fusion. Finalement, J.K. Simmons, la meilleure incarnation que J. Jonah Jameson qu'on ne pourra jamais faire, volant toutes les scènes où il est là.


Un très bon film de super-héros et surtout, un blockbuster fait avec intelligence, qui nous rappelle qu'on ne nous prends pas toujours pour des débiles prêt à tout avaler. Un film avec une âme surtout, c'est le point le plus important.

abba
9
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le 5 juin 2019

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abba

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