C'était jusqu'ici toujours un peu le même problème avec Vincenzo Natali. Réalisateur virtuose mais raconteur d'histoires moins convaincant malgré des idées de départ souvent savoureuses, on était en droit de penser que le problème serait identique avec ce « Splice », et ce malgré son aspect presque « classique » en comparaison des précédents films de son metteur en scène. Pourtant, le cas de figure ne se présente pas comme tel, ou en tout cas pas tout de suite. On est au contraire particulièrement séduit par ce traitement visuel des plus élégants, mais aussi par cette volonté de Natali à vouloir déjouer les facilités inhérentes à ce genre d'oeuvre. La créature n'a ainsi rien du monstre horrifiant que l'on pouvait avoir l'habitude de voir, cette dernière s'avérant au contraire des plus séduisantes à travers une scène pour le moins marquante... De ce point de vue le film est donc une vraie réussite, et nulle doute que cette complexe et surprenante relation père-mère-enfant que développe le film saura satisfaire et surprendre un grand nombre. Dommage alors que le film tombe durant sa dernière demie-heure dans une certaine banalité, négligeant de manière assez regrettable son intrigue au profit de scènes d'actions certes bien faites mais sans grande inspiration... Reste tout de même le plaisir d'avoir vu une bonne série B, sortant la majorité du temps des sentiers battus ainsi que la confirmation qu'il faudra compter un minimum sur Vincenzo Natali dans les années à venir : c'est déjà ça.