Voilà un film qui repose entièrement sur les épaules de Buster Keaton, c’est sans doute le principal reproche qu’on peut lui faire, avoir un scenario léger et ne s’appuyer quasiment que sur les gags de la star, ce qui toutefois n’est pas rien, tant on connaît les qualités du bonhomme.


Le jeune homme qu’il incarne est brillant, il va à l’université, mais pour plaire à sa probable future, il va falloir qu’il change de discours, qu’il arrête de médire sur le sport et qu’il s’y mette un peu. Car elle trouve qu’il est un peu mou du genou, le Buster. Comme il est amoureux, il va s’y mettre, et s’essayer au baseball, à l’athlétisme et à l’aviron. En plus, comme il est fauché, il faut qu’il bosse, mais il ne trouve comme job que barman à la Tom Cruise dans Cocktail, ou serveur noir dans un restau… Forcément, c’était pas gagné, car le gars est un manche, un vrai (sinon, ça serait pas drôle et on serait pas dans un Buster Keaton). Pour le saut en hauteur, on n’est pas encore dans le fosbury, mais le gars invente quand même de nouvelles techniques, plutôt amusantes.


Le film est assez lent, et ceux qui ne trouveraient aucun intérêt à voir des scènes de baseball risquent de s’ennuyer pendant les sept minutes de la séquence. C’est un peu mieux en athlétisme, car plus varié, même si on n’évite pas un schéma répétitif : des plans d’athlètes « normaux » suivis des essais de Buster, pour chaque discipline de l’athlé, du marteau à la hauteur en passant par les haies et le javelot.


Aujourd’hui, on peut presque trouver un aspect documentaire à ce film, notamment par rapport au baseball et à l’athlétisme de l’époque, bien filmés. On voit aussi que dans les années 20, il était déjà important pour les jeunes américains d’être parmi les plus « populaires », qu’à l’époque, trouver une fille et un garçon dans une même chambre était synonyme de renvoi… On notera déjà l’importance du sport à l’école et à l’université, ou pour certains, la réussite passe d’abord dans le sport, et on remarquera déjà l’importance des compétitions avec les autres universités. La mentalité américaine que nous connaissons aujourd’hui est déjà très bien décrite dans ce film de 1927, même si ce n’est pas le propos de Buster Keaton.


Bref, College est un film sympathique, aux nombreux gags, donc très plaisant, mais ayant parfois du mal à trouver le bon rythme (séquence de 7 minutes pour le baseball / scène de fin expédiée en moins de trois minutes), avec certains passages parfois un peu longuets. La réussite des gags et notamment un superbe final compensent toutefois une impression qui reste quand même un peu mitigée.

socrate
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Keaton et moi et Un demi, svp !

Créée

le 17 juil. 2015

Critique lue 774 fois

11 j'aime

socrate

Écrit par

Critique lue 774 fois

11

D'autres avis sur Sportif par amour

Sportif par amour
socrate
6

Les ailes de l'amour

Voilà un film qui repose entièrement sur les épaules de Buster Keaton, c’est sans doute le principal reproche qu’on peut lui faire, avoir un scenario léger et ne s’appuyer quasiment que sur les gags...

le 17 juil. 2015

11 j'aime

Sportif par amour
JohnSpartan
8

Le sport c'est la vie

Commençons par les raisons pour lesquelles je ne suis pas monté plus haut dans ma note : la scène de base-ball est trop longue, Keaton n'est pas vraiment crédible en handicapé du sport vu son...

le 19 janv. 2011

10 j'aime

2

Sportif par amour
abscondita
7

Quand l'amour donne des ailes!

College part d’une intrigue de base que l’on retrouve dans d’autres film de Buster Keaton qui se situent à la même époque : il s’agit de gagner le cœur d’une belle et cela passe par un besoin de...

le 18 déc. 2022

5 j'aime

3

Du même critique

Ma liberté de penser
socrate
1

Ma liberté de tancer

Cette chanson est honteuse, un vrai scandale : il est absolument inadmissible et indécent de tenir de tels propos quand on gagne plusieurs millions d'euros par an, alors que des tas de gens galèrent...

le 11 avr. 2012

170 j'aime

76

La Ligne rouge
socrate
4

T’es rance, Malick ?

La ligne rouge, je trouve justement que Malick la franchit un peu trop souvent dans ce film, malgré d’incontestables qualités, que j’évoquerai tout d’abord. La mise en scène est formidable, la photo...

le 21 sept. 2013

134 j'aime

78

Ernest et Célestine
socrate
9

A dévorer à pleines dents !

Pour tout dire, je ne savais rien de ce film avant d’aller le voir, je craignais une histoire un peu gnangnan pour bambin à peine sorti du babillage. Bref, j’y allais surtout pour accompagner la...

le 10 janv. 2013

133 j'aime

22