Pendant tout le film, je me suis rappelé cette savoureuse critique de Projet X par un membre de SC : "C'est pas top mais y'a de la biatch". Si on s'arrête là, ce qui est très tentant par moments, ça passe plutôt bien.

Mais non. Il faut apparemment se plonger plus en profondeur dans cet abîme suintant de grand n'importe quoi. Tout a déjà été dit sur le phénomène du spring break. S'il y a une quelconque morale ou interprétation symbolique ou autre à ce film, je pense que ce trip d'aller se bourrer la gueule en bord de mer est juste là pour la forme du film. Et bizarrement, ça marche bien dans mon cas.
Je m'explique, même si ça va être dur. Je pense qu'il n'y a rien à tirer du fond de ce film, tournant essentiellement autour de la quête de soi, des relations à la société (américaine donc), un peu de Dieu (même si c'est amené comme une canette de bière sur les einss des catins du début, avec lourdeur et avec le bras d'un mec complètement rabat'), et autres. En revanche, et c'est là que je trouve les 5 points de la note, la forme du film est superbe. Là encore, un peu de maladresses évitables mais globalement, l'ambiance sonore et sensorielle est délicieuse. J'ai en mémoire ce plan parfait où on voit nos quatre héroïnes sur leurs scooters de toutes les couleurs. Dix secondes superbes, pour un film qui est nettement au dessus de la moyenne dans ce domaine là.

Les quatre filles sont par contre insignifiantes. Aucune empathie, aucune émotion ressentie envers elles. De l'ennui à la limite. Et une accélération cardiaque chez mon septuagénaire voisin de séance. Par contre, James Franco quoi. Merde. James fucking Franco. Autant de classe intégrale dans une coupe de cheveux et des dents de gansta, c'est à peine concevable. Il participe au divertissement que les gamines ne sont jamais arrivées à créer.

Bref, je suis resté totalement indifférent à ce trip de quête de soi, mais ai bien aimé l'aspect visuel global du film. J'ai l'impression d'omettre une quantité de choses, qui me reviendront sans doute et qui viendront compléter cette critique. Ou non, parce que c'est difficile d'exprimer ce qu'on ressent devant un film comme ça. A moitié entre tête à claques dégénéré et artiste visuel somptueux, Korine remplit son pari de provocation, à en juger par les avis plus que partagés de tous les gens qui sont allés voir ce film.
Pariston

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