De la défonce, des seins, des fesses ... et puis rien d'autre

Grosse déception pour ce film qu'on m'avait conseillé comme un bon film sur l'adolescence. Je l'ai trouvé vraiment pas terrible.


Quatre jeunes filles qui plaquent leur études pour partir en Floride se défoncer, faire la fête au printemps ... comme beaucoup d'autres ... Le spring break a l'air d'être un sacré phénomène de mode aux USA (c'est à peu près l'unique chose intéressante que j’appendrais à travers ce film).


Et là, ça part en vrille, avec les flics, la taule...


On en perd deux sur le chemin. On n'aura plus de nouvelles...


Pourquoi elles partent ? Pourquoi les deux autres restent ?
On comprend vaguement que la plus jeune décide de retourner chez elle, car elle a peur de ce type (qui objectivement, n'est pas très rassurant : il fout réellement la trouille avec ses dents en argent, son regard de fou et sa violence). Son éducation et ses convictions religieuses ont sans doute mis des garde-fou à cette dérive violente, qu'elle sent risquée et de plus en plus éloignée de ses valeurs morales inculquées par sa famille et son église (on les voit au début du film). Mais là, c'est un supposition de ma part, car ce n'est nullement abordé dans le film (question trop intellectuelle, voyons ! faut pas rigoler, hein ?).


La deuxième reçoit une balle dans le bras, donc n'est également pas très rassurée (retour à la case départ. A tchao, bonsoir !), mais bon, comme les sentiments sont à peine effleurés, on reste dans du grand superficiel.


Qui est exactement le personnage d'Alien, interprété par James Franco ? En dehors de constater que c'est caïd de la drogue, venu des bas fonds, passionné d'armes et de fric, on ne sait pas exactement pourquoi il s'est entiché de ces quatre jeunes filles et pourquoi il a payé pour les libérer de prison. A part qu'il les trouvait mignonnes et qu'il voulait se les faire ....


On sent gros comme une maison que ça va partir en live et que le gars va finir dessoudé, donc aucun suspens.


Que cherchent ces jeunes filles en allant avec ce gaillard d'une vulgarité sans nom qui ne jure que par les dollars ?
L'attirance pour une certaine richesse ou plutôt la violence ? Trois d'entre elles ont été capables d'un hold-up spectaculaire et violent, pour se libérer de leur quotidien et partir, du fric plein le coffre. Une piste, là encore une supposition ...


Pourquoi ces filles voulaient au départ échapper à leur quotidien, à leur famille, à leurs études ?
On saisit dans l'à peu près, à travers les quelques conversations de certains jeunes filles avec leur famille au téléphone, qu'elles sont venues en Floride faire la fête, voir autre chose, qu'elles s'amusent beaucoup, que c'est génial, que tout le monde est adorable, qu'elles ont trouvé "des gens comme elles".


C'est tout ? Misère de cette jeunesse dénuée d'idéaux, qui n'a d'autre recherche que s'agiter sur la plage au son de la musique techno et se défoncer à l’alcool et à la dogue ... Qui ne rêve que de fric et de paradis artificiels.
Recherche d'une communauté, de l'entre soi, mais déviance qui finira mal, on s'y attend ...


J'ai lu que Hamonie Korine, le réal, voulait dénoncer à travers ce film les dérives violentes de la jeunesse, avide de vie facile et prête à tout pour accéder à ce paradis de pacotille, mais finalement, je trouve que c'est une usurpation. Il n'y a guère de dénonciation ici.


Au contraire, il en fait presque un objet marketing, surtout dans la première partie, cherchant à nous éblouir avec de soit disant belles images de plages, de couchers de soleil, de jeunesse épanouie, flirtant tranquillement sous le soleil de Floride.


Il évacue toute la questions de la sexualité (quid des viols, des agressions sexuelles sans doute inévitables dans ce contexte ?). Il cherche à nous étourdir avec cette musique techno omniprésente (à force, insupportable), avec des scènes répétitives, et cette quasi absence de dialogues (on comprend mieux le vide inter sidéral du flm).


Dans la deuxième partie, certes il se moque un peu de cette jeunesse écervelée (les filles), et il caricature à souhaits le personnage d'Alien, le gangsta typique bourré de clichés.
Mais aucune dénonciation frontale, aucune analyse sociétale, je trouve.


Rien que des clichés, encore des clichés, sur la virilité masculine (dont il se moque peu finalement), sur l'attrait pour l'argent facile des filles, sur leur côté écervelé ....


Il faudrait vraiment prendre ça "comme un jeu vidéo" , "ne pas avoir peur" ? Il suffirait de prendre des flingues en plastique, enfiler une cagoule rose et s'éclater ?


Bref, à part des fesses, des seins et de la dope, on voit pas grand chose d'autre dans ce film. C'est juste un mauvais clip, pas plus.

Créée

le 19 sept. 2018

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