Harmony Korine fait des merveilles, et filme avec génie tout le vice d’un monde qui tend à la dérive. Optant pour un style libertaire façon Terrence Malick, où la caméra ne respecte pas la narration, mais qui au contraire s’envole dans le moindre murmure. Incrustant par-ci par-là, des citations subliminales qui ont toujours un sens véritable. Usant également un style proche des clips MTV, avec un montage effréné, pour finalement proposer une critique brutale d’une jeunesse en totale dépravation. Le film est coloré, la photographie est vertigineuse, la lumière est sensorielle. Flashy, sans jamais être kitsch, ces couleurs qui au début sont visuellement agréables finissent par être insupportables voir étouffantes. Cette manie de zoomer des jolies paires de seins, de filmer cette attraction flamboyante, ces scènes de sexes d’un vulgaire sans nom, finissent véritablement par être gerbantes. Mais il s’agit d’un choix artistique pleinement assumé et justifié. Tout comme Danny Boyle avec Trainspotting, ou Larry Clark avec Ken Park, Korine montre pleinement le vrai visage de notre société, mais cette fois ci en usant des codes spécifiques de cette dernière sans le moindre scrupule. Harmony Korine pousse cette ironie jusqu’au choix des actrices. Ces filles, purs produits de ce monde capitaliste et de plus en plus libérale, ne font que jouer leur propre rôle. Korine s’amuse à les déconstruire, elles, qui sont issues de l’industrie Disney.

Freddy_Ayen
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le 27 janv. 2016

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Freddy Ayen

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