Star Trek Into Darkness par cinematraque
"Si la greffe des deux mondes semble avoir été plus heureuse avec le retour de Star Trek sur grand écran, c’est qu’Abrams est bien plus à son aise avec la science-fiction. Les aventures, la découverte de mondes nouveaux, qui font tout le charme de la saga, sont à relier aux inventions qui font tout le sel des comics pulp, influence évidente d’Abrams. Arrivé à Hollywood à l’ère du règne des geeks (Sam Raimi, Peter Jackson, Wes Anderson, Michel Gondry, Josh Whedon, Judd Apatow), il prend au sérieux un univers depuis longtemps parodié, parfois avec plus de talent que l’original. Star Trek, malgré les faiblesses inhérentes au cinéma d’Abrams, séduit par sa dimension tragique, et la façon dont l’auteur parvient à faire naître Kirk et Spok. Le jeune Kirk est une teigne, une tête à claque qui ne cherche qu’à se battre, ce qui confère au personnage une dimension comique attachante. Mais c’est surtout le destin de Spock qui donne au film toute sa beauté. Là où, dans le premier épisode, s’affirmait l’envie d’aller vers l’humain, le cinéaste privilégie aujourd’hui la technique et la froideur de la mise en scène. En réalité, Abrams est habité par les mêmes conflits moraux que Spock (Zachary Quinto), mais il prend ici un chemin inverse. Progressivement, il se laisse contaminer par la raison, et le côté obscur de la force – sa mise en scène."
Par Gaël Martin pour Cinematraque