"Un jour viendra où je serais tout puissant ! Je serai le Jedi le plus puissant qui ait existé."
On les avait quittés en paix, faisant la fête sur Naboo. Les revoilà dix ans plus tard dans un contexte politique nettement moins tranquille.
Si dans ma critique du premier épisode de 1999, je notais déjà la forte implication des héros dans la situation de leur galaxie, force est de constater qu’ici, la politique est bien plus présente. Les prémices de l’Empire commencent à se dessiner, le destin d’Anakin devient de plus en plus limpide.
Celui-ci n’est plus le bambin adorable qu’il était dans « La menace fantôme ». Ici devenu jeune homme, le garçon se rebelle contre le système et contre son maître, qu’il considère tout de même comme son père. Il a le défaut de trop nombreux Jedis : l’arrogance. C’est cette arrogance, doublée d’un manque flagrant de sagesse, qui le conduira à sa première incursion du côté obscur de la force. L’évolution du protagoniste vers le destin que tout le monde connaît est parfaitement amenée. Même si chacun est au fait du futur du jeune Jedi, il n’en reste pas moins attachant. Malgré ses excès de colère et sa défaillance en matière de patience, il reste humain. Un jeune homme amoureux d’une femme inaccessible.
Le film a essuyé de nombreuses critiques virulentes du fait de sa trame jugée trop romantique. Pourtant, l’histoire entre Padme (qui change de robe au moins trois fois par jour) et Anakin est nécessaire à l’intrigue. Les deux jeunes gens qui ne s’étaient pas vu pendant dix ans se retrouvent dans un lieu isolé sur Naboo. Ces rencontres donnent lieu à de très belles scènes verdoyantes, délicieusement légères (débats politiques entre le couple, rodéo sur une bestiole au postérieur étonnement développé, etc.). Ce chassé-croisé amoureux traîne malheureusement un peu en longueur, à l’image de la première moitié du film. Seules les parties sur l’enquête d’Obi-Wan maintiennent l’attention. En gros, pendant que Padme et Anakin roucoulent, Obi-Wan Kenobi se tape le sale boulot. Le maître et l’apprenti sont en effet séparés durant une majeure partie de l’épisode. Comprenant beaucoup de suspense et un certain nombre de révélations, ces scènes du maître Jedi sont loin d’être dénuées d’intérêt.
Pour leur donner une profondeur, le budget effets spéciaux a encore dû être revu à la hausse. Les évolutions technologiques permettent à Lucas de dévoiler des scènes d’anthologie présentant un nombre incroyable de protagonistes à l’écran. On retiendra surtout la course-poursuite de Coruscant, l’introduction des clones et la bataille des Jedis sur la fin du film. Cette bataille est d’ailleurs la plus ambitieuse de la saga alors incomplète.
Lorsque l’on aime absolument tous les opus de la saga intergalactique, difficile de bouder son plaisir devant cette attaque des clones, surtout lorsque l’on sait que le meilleur reste à venir.